La fin de la semaine a vu la nouvelle chute des indices boursiers en Europe. Un autre coup porté aux investisseurs qui seraient trop optimistes sur la situation de la zone euro. La Banque centrale européenne a annoncé le départ de l’un de ses directeurs, l’Allemand Jürgen Stark.
Il s’avère que ce dernier a osé à ne pas approuver la politique de la Banque en ce qui concerne le rachat des obligations étatiques des économies à problèmes. Or c’est l’Allemagne qui est le plus gros donateur des pays en difficultés. L’annonce de la démission de M. Stark a fait chuté l’indice allemand DAX de plus de 3% tout comme le français CAC40. Seul le britannique FTSE100 s’est contenté d’1%.
Cette démission n’est pas la seule raison de la légère déprime des investisseurs. Jeudi le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke n’a pas annoncé, malgré les attentes, de plan concret pour éviter la récession. Par ailleurs, la crise est désormais visible en Europe. Selon les analystes, l’économie allemande, l’un des piliers du système financier européen, serait menacée.
Mais c’est la Grèce qui pose le plus de problème. D’après le commissaire européen à l’Energie Günther Oettinger, les autorités grecques ne sont plus en mesure de récolter les impôts ni de vendre des biens étatiques. Elles doivent donc être aidées par les Européens. Et une fois de plus le bruit se met à circuler sur la faillite imminente et rapide de l’économie grecque ainsi que de la sortie éventuelle de la Grèce de la zone euro.
Mais il ne faut pas oublier que les marchés sont le plus souvent sensibles aux informations circulants sur les bourses, rappelle le directeur du département germanique de l’Institut de l’Europe de l’Académie des sciences de Russie, Vladislav Belov:
« Ce n’est qu’une autre étape dans l’évolution de la situation autour des attentes spéculatives en ce qui concerne les marchés de la zone euro. Le départ du représentant de l’Allemagne de la Banque centrale européenne est perçu comme un relâchement du contrôle des monétaristes qui font tout pour empêcher la Banque européenne d’intervenir dans les transactions financières avec les obligations étatiques. Ce départ intervient au moment où la situation en Allemagne est compliquée, lorsqu’on s’y attend à une récession. Voici un bon prétexte pour faire chuter l’euro. Le taux de change de l’euro a chuté en entraînant avec lui les indices boursiers ».
Quant à la sortie de la Grèce de la zone euro, le porte-parole de la Commission européenne Amadeu Altafaj était ferme: aucune sortie, ni expulsion de la zone euro n’est possible d’après le traité de Lisbonne.
En ce qui concerne la faillite, elle est, en principe, possible. Mais aucune analyste ne peut aujourd’hui prévoir combien de temps il reste avant que la Grèce fasse faillite, précise le directeur du Centre les études éco-politiques auprès de l’Institut de la globalisation, Vassili Koltachev.
La bourse russe était peut-être la seule à avoir su garder l’équilibre ce vendredi. Le matin elle était largement en vert mais vers la fin de la journée n’a pas résisté à la tendance générale à la baisse. C’est cela, la globalisation.