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La charité des pompiers pyromanes

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La charité des pompiers pyromanes
Après le "printemps arabe", le G8 double son aide à quatre pays
AFP, S. 10/09/2011 à 18:23
 
Les grandes puissances du G8 et les organisations internationales ont annoncé samedi à Marseille, dans le sud de la France, leur intention de doubler leur aide financière au "printemps arabe", promettant de débloquer rapidement un soutien qui tarde à se concrétiser.
L'aide globale du G8 et de neuf institutions internationales (FMI, Banque mondiale, banques régionales et fonds arabes) pourrait ainsi atteindre près de 80 milliards de dollars entre cette année et 2013, au lieu des 40 milliards annoncés en mai lors du lancement de ce Partenariat de Deauville.
Outre les autorités issues des révolutions égyptienne et tunisienne, membres du partenariat depuis le début, deux autres pays, la Jordanie et le Maroc, bénéficieront de ces aides.
Selon les mots de la directrice générale du Fonds monétaire international Christine Lagarde, il s'agit de "soutenir et accompagner un mouvement historique de transformation profonde de toute une région du monde".
Dans le détail, les contours de ce soutien restent vagues.
Les institutions multilatérales ont promis de doubler leur aide par rapport aux annonces de Deauville à 38 milliards de dollars (dont dix de la Banque mondiale, 7,6 de la Banque africaine et de développement et 7,5 de la Banque européenne d'investissement), selon la déclaration finale de Marseille.
Comme envisagé, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement en Europe (Berd), créée pour venir en aide aux Etats d'Europe centrale et orientale après la chute du mur de Berlin, devrait désormais prêter son concours aux pays du pourtour méditerranéen.
Cet engagement, qu'elle doit confirmer d'ici la fin du mois, devrait lui permettre d'aider les pays arabes, notamment leur secteur privé, à hauteur de 2,5 milliards d'euros par an.
Par ailleurs, l'aide bilatérale des membres du G8 devrait augmenter dans les mêmes proportions, a expliqué le ministre français des Finances François Baroin, dont le pays préside cette année le forum des grandes puissances. Elle passerait ainsi de 20 milliards annoncés en mai à quelque 40 milliards de dollars.
Toutes ces annonces ne prennent pas en compte les ressources qui pourraient être mises à disposition par le FMI, soit au total des prêts pour 35 milliards de dollars pour l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient.
Les membres du Partenariat de Deauville ont salué les plans d'action présentés par les quatre Etats arabes, qui "démontrent une volonté claire et partagée d'oeuvrer à une prospérité accrue pour les peuples concernés".
La Libye, après la chute du régime de Mouammar Kadhafi, était présente à Marseille en tant qu'observateur et a été invitée à rejoindre dès que possible le partenariat.
Le Conseil national de transition (CNT), issu de la rébellion qui a pris Tripoli fin août, est d'ailleurs désormais reconnu comme gouvernement légitime de la Libye par le FMI, a annoncé samedi Christine Lagarde. Il pourra bénéficier de son soutien pour "aider l'économie à se redresser rapidement".
Depuis mai, les promesses du G8 ont tardé à se concrétiser et la frustration a grandi dans les pays concernés.
"Nous comprenons cette frustration, il y a un retard à l'allumage", a dit à l'AFP un délégué d'une institution financière. Mais les bailleurs de fonds "doivent bien comprendre quels interlocuteurs ils ont en face" et ont besoin, en contrepartie de leur aide, de détails sur les réformes envisagées par les gouvernements arabes, a-t-il expliqué.
Bien qu'aucun calendrier précis n'ait été fixé, François Baroin a jugé que les fonds devaient être "décaissés dans les meilleurs délais".
"Ce ne sont pas des paroles (...) c'est du concret, c'est du rapide", a insisté le ministre français.

 
LA CHARITÉ DES POMPIERS INCENDIAIRES
 
Bien au-delà des pays arabes, ces cocos n’ont ni intérêts ni moyens pour encourager ou consolider la prospérité et la liberté dans les pays du sud.
 
- Ce qu’ils veulent, ce sont des larbins qui travaillent pour cinq francs six sous (pour exporter évidemment, pas pour consommer: cela résume les ambitions PME-PMI sous-traitantes de nos génies qui ont ruinés notre industrie, qui phosphoraient -en vain- pour nous vendre aux "mieux disants". Et même en soldes ils n'arrivaient pas à nous caser sur le marché aux bestiaux).
 
- Ce qu’ils veulent, ce sont des djellabas sous forme de tiroirs-caisses pour financer leur guéguerres un peu partout dans le monde.
 
- Ce qu’ils veulent, c’est mettre la main sur les richesses naturelles des ces pays.
 
Que ces pays ne soient ni « très » démocratiques, ni très futés, ni particulièrement respectueux du droit, là n’est pas la question, ne serait-ce que parce que cette question est à nous et seulement à nous posée.
 
Le peuple libyen, le peuple tunisien, le peuple syrien… Ils n’en ont rien à fiche.
 
Ils veulent des réserves pétrolières.
Ils veulent une usine à bas coûts.
Ils veulent la ruine d’un pays qui résiste (un peu) à Israël.

 
Tout le reste, c’est-à-dire ce dont rêvent nos petits démocrates polycopiés qui regardent trop la télévision (pour décervelés du nord) et qui ignorent les fondements et les problèmes de leurs propres sociétés, c’est du pipi de chat. Des supplétifs qui seront un jour sollicités pour justifier et légitimer les interventions exogènes et belligènes décidées par leurs patrons.
 
Et je ne parle même pas des larbins professionnels et des harkis ribonucléiques de pères en fils, nés pour servir(attestation communale en poche, signée par le ministre chargée de l'amnésie nationale). Un peu comme nos voisins qui, à défaut du soutien de leur peuple, cherchent (et trouvent) ceux de ses bourreaux.
 
Abusif? Excessif? Médisant? Envieux? Injuste?...
 
Lisez donc le doc. joint plus bas, reçu d'un fidèle correspondant de Djeha. Pas besoin de se précipiter à Ghaza: Israël est à nos frontières Ouest. Et Est, par la grâce des Libyens qui se sont débarrassés de Kadhafi pour se mettre dans de beaux draps... et tout notre linge sale avec.
 
80 Mds de dollars !!! Rien que ça !
On nous prend vraiment pour des cruches.
 
Khalti Malika (et, le quant à soi pour bréviaire, elle ne s’esclaffe pas à tout propos) a failli mourir d’apoplexie hilarante quand je lui en avais raconté la moitié de cette histoire. « Et il y a vraiment des gens chez nous qui avalent ça ? » a-t-elle hoqueté à s’en étouffer de rire ? «Et c'est à Marseille qu'ils se réunissent pour sortir ça?»
 
Ces nations surendettées ne sont même pas fichues de dégager quelques sous pour boucher les trous de leurs « déraisons », trouver du travail à leurs millions de chômeurs qui prolifèrent sur une toile de stagflation, combler les gouffres de leurs déficits… et régler les problèmes de leurs propres économies et ils veulent faire croire qu’ils se préoccupent des crèves la faim du sud et de leur « révolution » ?
 
Qu’ils passent leur chemin et qu’ils aillent péter ailleurs.
 
Leur aide, ils peuvent se la caler là où Djeha (par égard pour ses correspondants) n’oserait pas préciser davantage. 
 
Non mais ?…
80 Mds de c… ah ça oui! Une pantalonnade marseillaise de plus.
 
Djeha,
S. 10 septembre 2011.

 
Maroc, le partenaire discret d’Israël


Si WikiLeaks a confirmé que Rabat et Tel-Aviv s’accordaient sur bien des sujets diplomatiques, c’est dans le business que leur coopération est la plus méconnue.
  «On est pour le maximum d'échanges». Telle était la réponse du directeur commercial du port Tanger Med à la question du commerce avec Israël, dans les colonnes du Figaro, qui titrait en juillet 2008: «Le Maroc veut être un pays modèle pour l’UPM (Union pour la Méditerranée)». Un point de vue qui demeure tabou pour l'opinion publique, mais les diplomates et les chefs d'entreprises marocains conviennent, en privé, que les routes commerciales avec Israël existent et se développent à grands pas.
 
Sous l’œil bienveillant de Washington
 
Dans une missive adressée en 2009 au roi Mohammed VI, Barack Obama écrivait: «J’espère que le Maroc va jouer un rôle important dans le rapprochement entre le monde arabe et Israël, tout en sachant que cela entraînera une paix stable et une solution au conflit au Moyen-Orient».
 
Une lettre qui intervenait au moment où le Maroc était considéré par Washington comme le pays du Maghreb le moins hostile à l’État hébreu. La situation est d’autant plus remarquable aujourd’hui avec les révolutions arabes: la difficile transition politique en Égypte, le chaos en Syrie et la rupture de Tel-Aviv avec Ankara soulignent encore davantage l’isolement diplomatique de l’État hébreu dans la région.
 
Le Maroc, qui est vu comme un modèle aux yeux de l’Occident joue aussi cette carte, malgré la défiance de son opinion publique vis-à-vis d’Israël —surtout qu’il a par ailleurs rompu avec fracas ses relations diplomatiques avec l’Iran.
 
Dans un câble diplomatique révélé par WikiLeaks datant du 9 juin 2009, l’ambassade américaine à Rabat voit d’un bon œil le retour à la normale entre le Maroc et Israël, après les contacts que les deux pays ont eu dans la capitale chérifienne, entre le 3 et 5 juin 2009, à l’occasion de la tenue d’une rencontre sur le terrorisme nucléaire. «Des contacts qui ont permis aux responsables des deux pays de prendre langue après une période de froid suite à la guerre israélienne contre Gaza».
 
Des liens diplomatiques ininterrompus
 
Malgré la fermeture, en octobre 2000, du bureau de liaison d’Israël à Rabat et le départ de Gadi Golan, son diplomate qui avait rang d’ambassadeur, les contacts entre les deux pays n’ont jamais vraiment cessé. En 2003, Silvan Shalom, alors chef de la diplomatie israélienne était reçu par Mohammed VI. En décembre 2008, le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Aharon Abramovitz, s'est rendu quasi officiellement à Rabat.
 
En septembre 2009, une radio israélienne rapportait que le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Liebermann, avait rencontré en catimini à New York son homologue marocain, Taïeb Fassi-Fihri, en marge de l’assemblée générale des Nations unies. La participation d’une délégation israélienne, conviée la même année à un congrès international à Marrakech, confirmait un mouvement perceptible de décrispation avec Tel-Aviv, malgré le coup de froid né de l’offensive de Tsahal sur Gaza quelques mois auparavant.
 
Le chassé-croisé diplomatique s’est d’ailleurs intensifié: Jason Isaacson, le directeur du Comité juif américain d’affaires gouvernementales et internationales, et fervent défenseur de la cause sioniste, a été décoré de la médaille de Chevalier du Trône du Royaume du Maroc.
 
«Par la réforme et la réconciliation politiques, par sa position ferme contre l’extrémisme, par sa protection continue des minorités religieuses, le Maroc a prouvé à maintes reprises son amitié, sa force, ses principes», avait déclaré Isaacson lors de la cérémonie, dont les médias officiels marocains ont pourtant opportunément tu l’événement, l’opinion marocaine étant à l’écrasante majorité défavorable à tout rapprochement avec Israël —en témoigne encore récemment la polémique suscitée par la visite de Tzipi Livni à Tanger.
 
Dans un câble diplomatique américain de l'ambassade américaine à Rabat révélé par WikiLeaks, Yassine Mansouri, le chef du contre-espionnage marocain, avait pour sa part confié à des diplomates américains que «Tzipi Livni est un bon partenaire»…
 
L’épisode Livni ou la visite chaotique des étudiants de l’Union des étudiants juifs de France (UEJF) avaient suscité une véritable levée de boucliers au Maroc, faisant dire à Mamfakinch, le média citoyen du Mouvement du 20 février qu’au Maroc, «il vaut mieux militer pour Israël que pour la démocratie ou la Palestine».
 
Le réchauffement avec l’État hébreu s’expliquerait par l’affaire du Sahara, la position marocaine étant soutenue par des politiques américains proches du puissant Aipac (American Israel Public Affairs Comittee) et par des firmes de lobbying diplomatique basées à Washington, qui entretiennent des relations similaires avec Tel-Aviv et dont les ramifications se croisent avec des intérêts économiques communs.
 
Des circuits gigognes et discrets
 
La télévision israélienne avait consacré en juillet 2009 des programmes sur le Maroc, une initiative menée en collaboration avec l’Union mondiale des juifs d’origine marocaine dans le cadre de la commémoration du dixième anniversaire de la disparition d’Hassan II et de l’accession de Mohammed VI au trône.
 
But affiché de l’opération: faire la promotion… des offres immobilières de luxe de Tanger et de Fès très prisées en Israël, avait rapporté le quotidien Maariv, dont l’éditorialiste n’avait pas manqué à l’occasion de rappeler avec nostalgie «l’espérance gâchée» du premier Sommet économique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Mena), qui s'était tenu en 1994 à Casablanca et où ont participé 64 pays —dont Israël.
 
En dépit de l’opposition populaire à la normalisation avec l’État hébreu, traduite par les nombreuses marches dans le royaume contre Israël lors des événements de Gaza, Rabat continue à entretenir des relations commerciales avec Tel-Aviv, dont les flux sont loin d’être négligeables.
 
De nombreuses associations marocaines dénoncent régulièrement les liens commerciaux entre l'État hébreu et le royaume chérifien. L'initiative nationale de boycott d'Israël estime qu’ils atteignent les 50 millions de dollars (35,3 millions d’euros) par an, notamment dans l’agro-industrie. Semences et technologie transitent par l’Europe pour masquer leur origine israélienne.
 
Certaines entreprises marocaines importent des produits d’Espagne, des Pays-Bas ou du Danemark, dont la technologie ou les intrants proviennent en réalité d’Israël. En 2005, la presse avait rapporté l’existence de containers débarqués à Casablanca frappés de l’étoile de David ou de certains composants made in Israël intégrés dans du matériel de télécommunications importé par Maroc Telecom…
 
Cette situation créée des poussées de fièvre chez les politiques, notamment les islamistes qui réclament la fin de ce commerce caché.
 
En réalité, le Maroc et Israël ont réaffirmé dans le cadre de l’Euromed leur volonté d’entamer des négociations ayant pour objectif commun de créer une zone de libre-échange. D’ailleurs, nombre de réseaux d’affaires euro-méditerranéens dans lesquels le patronat marocain est très actif accueillent des chefs d’entreprise israéliens… Les nombreuses pétitions lancées au Maroc appelant au boycott des produits israéliens restent lettre morte.
 
Les médias israéliens tels le Jerusalem Post ou Yehodot Aharonot rapportent régulièrement la signature d’accords commerciaux, des transactions financières ou des programmes de coopération avec des instances gouvernementales ou par le secteur privé. Dans la finance, les banques Leumi et Hapoalim ont ainsi mis en place des passerelles pour les opérations d’import-export entre le Maroc et Israël, via des conventions de correspondant banking avec plusieurs institutions financières marocaines.
 
Le New York Times avait annoncé que la compagnie aérienne El Al cherchait à tisser des liens avec la Royal Air Maroc —et pour cause, le tourisme est aussi un business en expansion avec l’État hébreu.
 
A la suite d’un rapprochement avec Maroc Tours, Yambateva Voyage a ouvert récemment un bureau de représentation à Marrakech. L’opérateur israélien ambitionne de s'accaparer 45% du tourisme israélien au Maroc. Un marché qui représente, selon le tour opérateur, entre 5.000 et 7.000 visiteurs par an.
 
Déjà actifs au Maroc depuis une dizaine d'années, les voyagistes israéliens explorent de nouveaux créneaux tels que l'écotourisme et les forfaits voyages extrêmes. A sa nomination au poste d’ambassadeur américain à Rabat, Samuel Kaplan avait tenu à souligner «la liberté dont jouissent les Marocains de confession juive ayant immigré en Israël pour visiter le Maroc», qualifiant cette expérience de «tout à fait unique dans cette partie du monde».
 
Dans le cadre de son programme Fincome (Forum international des compétences marocaines à l’étranger), Rabat entend bien inciter la diaspora juive d’origine marocaine à revenir au pays pour s’y installer et faire du business dans l’offshoring, le textile, l’électronique, l’aéronautique, l’automobile, les biotechnologies ou les nanotechnologies.
 
Une note du gouvernement israélien soulève la question d’un rapprochement dans les domaines des technologies de pointe:
 
«La Silicon Valley marocaine devra se référer au modèle israélien qui a fait ses preuves, en nouant de réels partenariats entre les universités et les industriels».
 
L’armement au cœur des affaires
 
C’est dans le militaire que cette «normalisation passive» est la plus discrète. Fait rarissime pour un pays arabe, Rabat a opté pour des achats militaires auprès de l’industrie d’armement israélienne. Le sujet est tellement sensible que les deux pays en font un secret d’État.
 
Selon IsraelValley, le site officiel de la chambre de commerce France Israël, l'entreprise publique Israël Military Industries (IMI) a conclu avec Lockheed Martin un accord très juteux portant sur la fourniture de certains équipements et composants électroniques pour les deux escadrilles d’avions F-16 achetés par le Maroc aux États-Unis.
 
Le contrat est évalué à plus de 100 millions de dollars et porte sur la fourniture de matériel de navigation, de transmission et des réservoirs de kérosène permettant à ces appareils de se ravitailler en vol. Israël est le 5e exportateur d’armements dans le monde, mais il est très rare qu’il contribue directement à des contrats de vente d’armes à un pays arabe.
 
L’armée marocaine a déjà été équipée par la technologie et le matériel des équipementiers israéliens, notamment pour des blindés légers de l’armée de terre ou du matériel électronique qui équipe le mur du Sahara, la ligne de défense édifiée par l’armée royale pour empêcher les incursions des séparatistes du Front Polisario. Ces transactions passaient généralement par des intermédiaires en Afrique du Sud du temps d’Hassan II.
 
Le Centre de coopération internationale dépendant du ministère israélien des Affaires étrangères, le Mashav, est souvent le moyen efficace pour conclure des marchés. Les technologies de télécommunication, en plein boom sur le continent, sont également un marché porteur. La société israélienne Alvarion, leader mondial du Wimax prospecte au Maroc. Mais cette haute technologie se déploie aussi dans le monde secret de la surveillance: experts militaires, spécialistes des écoutes téléphoniques, informaticiens, spécialistes des liaisons satellites se concertent et collaborent en secret.
 
Autre domaine dans lequel les Israéliens s’illustrent avec succès: le commerce de minerais et de pierres précieuses. Le leader mondial du diamant poli, Israël Diamond Institute, serait un grand fournisseur des joailleries locales.
 
Transactions en hausse constante
 
«Le Maroc commence vraiment à intéresser fortement les entreprises israéliennes», commente Avraham Alevi, rédacteur d’un rapport sur les flux commerciaux entre Israël et le monde arabe. Il constate une augmentation de 40% par an des exportations vers le royaume chérifien. Quarante-six firmes israéliennes exportent actuellement au Maroc pour un total de 6 à 10 millions de dollars par an, selon des statistiques officielles jugées bien en deçà de la réalité, tant les chiffres sont caviardés pour des raisons aussi diplomatiques que sécuritaires.
 
Le Maroc aurait atteint un total d’importations de plus de 55 millions de dollars en 2008 et surclasserait ainsi dans certains secteurs des pays comme l’Égypte, la Tunisie et la Jordanie. En 2006, le royaume arrivait déjà en bonne place derrière la Jordanie, l’Égypte et le Liban, pour les destinations arabes des exportations israéliennes, constituées essentiellement de technologies de l’information, de technologies agricoles, de produits d’équipement et d’habillement.
 
Le Maroc occupait alors la quatrième position arabe après certains pays frontaliers avec l’État hébreu. Il s’agit de la Jordanie, qui arrive en première place avec un volume global de 58,3 millions de dollars; de l’Égypte, deuxième avec 34 millions de dollars et enfin du Liban, troisième avec un volume d’échanges de 19,5 millions de dollars.
 
Le dernier rapport de l’Institut israélien des exportations (IEICI) prévoit une progression du commerce entre Israël et le Maroc à un rythme aussi soutenu notamment dans le tourisme, les télécoms, l’armement et l’agro-industrie. Si rien n’est dit sur les sociétés israéliennes qui exportent vers le Maroc, l’IEICI ne cache pas que l’agriculture et les technologies de l’information viennent en tête (hormis les contrats d’armement, qui sont répertoriés à part). C’est le cas, par exemple, de la société Chromagen (énergie solaire), qui dispose d’une officine au Maroc ou encore de la société Kafrit, spécialisée dans le plastique pour serres agricoles et qui exporte au Maroc via sa filiale allemande.
 
Selon le président de l’Association israélienne de plasturgie, Ilan Tessler, cité par la presse, le Maroc arrive en tête de liste des pays arabes importateurs de produits israéliens à base de plastique. Ces importations concernent le matériel d’irrigation, entrant notamment dans la fabrication de systèmes de goutte-à-goutte. Selon les importateurs, les Israéliens sont leaders en matière de gestion de l’eau et leur expertise en la matière est démontrée. Pour élargir leurs débouchés commerciaux, ils investissent de plus en plus les pays du sud de la Méditerranée.
 
Pour contourner l’embargo imposé par certains d’entre eux, notamment le Maroc, ils recourent à des circuits complexes. Les industriels israéliens passent en effet par des sociétés écrans qu’ils ont implantées essentiellement en Andalousie (sur de l’Espagne). L’acquéreur peut même obtenir, sur demande, un certificat d’origine ne faisant aucune allusion à Israël.
 
Quant aux businessmen israéliens désireux de prospecter le marché marocain, ceux-ci peuvent se procurer un formulaire officiel de visa d’affaires spécialement conçus pour eux auprès des représentations diplomatiques chérifiennes, notamment aux États-Unis.
 
Ali Amar

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