Des fossiles microscopiques en forme de tube et de boule formant des chaînes incorporées dans des graines de sables, ont été trouvés dans les couches sableuses en Australie. Selon les chercheurs australiens et britanniques, il s’agit des restes des premières bactéries terrestres. Leur étude non seulement permettra de mieux comprendre la vie des premières formes de vie sur Terre mais aussi indiquera la direction des recherches pour trouver les microorganismes présents éventuellement sur Mars.
La couche de sable dans laquelle les chercheurs ont trouvé les fossiles, date d’il y a 3,4 milliards d’années. C’était l’époque d’une forte activité des volcans qui rejetait abondamment du méthane dans l’atmosphère de notre jeune planète. A cause de l’effet de serre une chaleur insupportable régnait sur Terre. La Lune était beaucoup plus proche ce qui donnait d’impressionnantes marrés hautes lorsque l’eau submergeait la totalité des terres. C’est dans ces conditions que sont nés dans les couches de sable profondes les premiers microorganismes. Ils n’avaient pas besoin d’oxygène qui, d’ailleurs, n’était encore pas présent dans l’atmosphère. Comme les bactéries modernes ces microstructures mesuraient entre 10 et 20 microns. Mais il se peut qu’il s’agisse des produits des processus géologiques qui n’ont rien de biologique, suppose la directrice du laboratoire de l’Institut des problèmes médicaux-biologiques de l’Académie des sciences de Russie, Natalia Novikova :
« On trouve pas mal de formes qui ressemble plus ou moins à des bactéries mais l’origine biologique de ces trouvailles n’est pas étayée par les faits ».
D’ailleurs, le monde scientifique reste toujours divisé au sujet des fossiles trouvés il y a 18 ans par un paléontologue américain en Australie. Ceux trouvés récemment peuvent être à 65 milliards d’années plus vieux que les premiers. C’est pourquoi les chercheurs défendent corps et âmes l’origine biologique de leurs fossiles qui présenterait, selon eux, les traces de division cellulaire et la présence du carbone et de l’azote indispensables pour la vie.
Le directeur de l’Institut paléontologique de Russie, Alexeï Rozanov confirme les conclusions de ses collègues: il s’agit le plus probablement des bactéries. Mais il insiste sur la présence d’oxygène dans l’atmosphère à l’époque de ces premiers microorganismes:
« Si l’on trouve des Eucaryotes c’est-à-dire des organismes caractérisés par la présence d’un noyau, cela veut dire qu’il y avait de l’oxygène dans l’atmosphère. Dans mes travaux j’ai démontré la présence de l’oxygène dans l’atmosphère il y a 3,5 milliards d’années même si les quantités n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui »
On a trouvé des roches secondaires sur Mars. C’est donc là qu’il faut chercher les traces de la vie primitive, poursuit Alexeï Rozanov :
« Quant on affirme qu’il n’y a pas de vie sur Mars parce qu’il y fait trop froid, etc., il ne s’agit que de la surface de la planète. Mais à une certaine profondeur, sous la surface, tout est possible. D’autant plus que les dernières recherches ont démontré la présence du méthane sur Mars venant de l’intérieur de la planète. Sur Terre il existe une biosphère sous-terraine à la profondeur de plusieurs kilomètres. Cette biosphère abrite de nombreux microbes qui n’ont point besoin d’oxygène ».
Si l’on réussit à trouver des bactéries ou au moins leurs spores endormies sur Mars, puis sur les satellites de Jupiter et de Saturne, on pourrait les comparer avec les anciennes bactéries terriennes. La genèse de la vie sur Terre et sur les autres planètes du Système solaire voire de l’Univers tout entier, a suivi peut-être les mêmes lois. On saura alors s’il existe la vie ailleurs que sur notre Terre.
La recherche des microorganismes sur Mars vient à peine d’être lancée. En novembre prochain une mission d’exploration de la planète rouge « Curiosity Mars Science Laboratory » (MSL) partira pour Mars. Il s’agit d’un astromobile équipé entre-autres d’instruments d’origine russe. La NASA espère que le rover réussira à atteindre l’océan desséché où l’on trouve des roches secondaires pouvant contenir les traces de bactéries martiennes.
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