D’abord, ces 55 % d’abstention,… quand à trois heures d’avion (une heure pour un Rafale), des citoyens bravent les armes d’un dictateur en rêvant de pouvoir un jour voter !
Tous les GO de l’UMP se sont précipités sur les plateaux-télé, armés de leurs « éléments de langage », pour dire que le niveau des abstentions interdisait de tirer de vraies leçons de ce vote. Les mêmes qui calent leurs décisions sur des sondages reposant sur un panel d’environ 1 000 personnes... Non, ces cantonales disent beaucoup de choses.
A Droite, le FN tutoie l’UMP. Un gros recul alors que les candidats UMP sont souvent des notables, sortants, gérant depuis des années les subventions diverses et variées. Guéant nous amuse en intégrant à l’UMP les « divers Droite ». Non, la réalité est crue : l’UMP est à 16 et le FN à 15. Dans un mouchoir, et le vote FN va s’amplifier au second tour dans les cantons où le FN se trouvera seul face au PS, Copé refusant la consigne du barrage et donc du vote PS.
A Gauche, les socialistes font un bon score, mais à 25 %, ça n’a rien de grandiose. En revanche, le PS retrouve des alliés avec trois groupes à environ 8% (Divers Gauche, Verts et Front de Gauche). Le rejet de Sarko est tel que même le Parti communiste a repris des couleurs, notamment dans le 93 ! Et on peut envisager le basculement du Sénat aux prochaines sénatoriales en septembre. Voici donc au total un gros score de la Gauche, alors que les divers Droite et l'UMP plafonnent à 32… De quoi aiguiser les ambitions des présidentiables du PS.
Dans un an, ce sera la présidentielle, et la partition est la plus mauvaise que Sarko pouvait imaginer. Le refus du Front Républicain est un clin d’œil aux électeurs passés chez Marine, sur le thème : « On n’est pas méchant, alors pensez à revenir chez nous d’ici l’an prochain… » C’est garder le FN comme réserve de voix au 2° tour.
Taper sur les dirigeants FN et draguer les électeurs en reprenant, les uns après les autres, les thèmes du FN. Un truc d’équilibriste, qui pourrait bien se solder par Sarko derrière Marine. Les chiffres de ce soir montrent que c’est une possibilité sérieuse.
Sarko irait alors rejoindre le Conseil constitutionnel pour assurer la sauvegarde des droits et libertés fondamentaux…