Le témoin de mariage de Sarko et un de ses proches collaborateurs en garde-à-vue… Tout d’un coup, l’ami Guérini et ses marchés pipés prennent une tronche très « cousin de province ». Et déjà cette question : cette affaire sera-t-elle jugée un jour, avant l'anosognosie ?
Karachi, ça a de l'allure. Je dois remercier l’homme qui n’arrive pas à gérer le tarif des tickets d’entrée dans les parcs à thème mais qui sait régler en deux coups de menton l’avenir de la Libye et du Proche Orient. Parce qu’avec les affaires de l'UMP, c'est un vrai film.
La thèse de l’enquête commence à être bien connue.
Sous Ballamou, la France a passé de big marchés d’armements au Pakistan, avec de grosses com’ pour les intermédiaires. Mais une bonne part des commissions – les rétrocommissions – revenait dans la poche de Ballamou. Le but était de financer la campagne de Ballamou contre Chirac, car Chirac tenait le parti, et il fallait trouver un financement autonome. Ballamou a vendu n’importe quoi et n’importe comment au Pakistan, l’essentiel étant de percevoir à temps les fameuses rétro-commissions. Ziad Takieddine était le grand ordonnateur de cette opération.
Chirac élu a découvert l’entourloupe, et a décidé de cesser le versement le solde des commissions dues aux intermédiaires. L’attentat de Karachi a été une mesure de rétorsion, pour amener Chirac à reprendre les paiements signés par Ballamou.
Là-dessus, il se trouve que le compte de campagne de Ballamou, c’était de l’hallu, avec des remise d’argent liquide en masse : une dizaine de millions de francs versés en beaux billets tout neuf de 500 FF. Interrogé, Ballamou avait expliqué que c’était de l’argent remis par les militants enthousiastes lors de ses meetings. Ah, ah, ah…
Et soudain l’enquête s’accélère
Il faut que je vous présente ici la princesse Hélène de Yougoslavie, descendante du roi d’Italie, Umberto II. Cette dame de bonne famille est venue à confesse, mais pour ce faire, elle s’est adressée à la Direction Nationale des Investigations Financières, pour leur raconter quelques histoires drôles.
Dans les années 94/95, la princesse Hélène de Yougoslavie était mariée à Thierry Gaubert, un proche de Nicolas Sarkozy. Il avait été le directeur de la communication de Sarko à la mairie de Neuilly, puis allait être son chargé de mission au ministère du Budget.
La princesse Hélène de Yougoslavie a expliqué qu’elle était allée plusieurs fois en Suisse, accompagnant son époux et Ziad Takieddine, pour aller chercher des valises remplies de billets, et ce joyeux trio allait ensuite remettre les mallettes à Nicolas Bazire, qui était le directeur de cabinet du Premier ministre de l'époque Edouard Ballamou. Nicolas Bazire est ensuite devenu un proche du Président de la République. Il fut son témoin de mariage avec Carla Bruni. Après la politique, il a été recyclé dans LVMH, comme numéro 2.
Ziad Takieddine a été mis en examen la semaine dernière, et le juge d’instruction Van Ruymbeke devrait en toute logique vouloir poser quelques questions à des personnes susceptibles de lui apporter des informations, comme Claude Guéant, Jean-François Copé, François Léotard, ou Brice Hortefeux.
Maître Morice, l’impeccable avocat des familles de victimes de l'affaire Karachi commente : « Il va de soi et il est certain que si Nicolas Sarkozy n'était pas actuellement président de la République, il serait entendu parce que les pistes mènent vers sa responsabilité ».