La Ligue arabe s'est abstenu de suspendre l'appartenance de la Syrie à sa tribune , comme l'ont exigé les monarchies golfiques et s'est contenté d'appeler dimanche à la tenue d’une "conférence de dialogue national" entre le gouvernement et l'opposition d'ici 15 jours au Caire entre le gouvernement syrien et l'opposition.
Cette conférence aura pour objectif de "réaliser les aspirations légitimes du peuple syrien et le changement souhaité", de "mettre fin à la violence" et d'"éviter une intervention étrangère", a indiqué le ministre qatari des Affaires étrangères, cheikh Hamad ben Jassem, lisant la résolution adoptée par la Ligue a l’issue d’une session extraordinaire au niveau des ministres des affaires étrangères.
La réunion extraordinaire des chefs des diplomaties arabes a également décidé de former une commission présidée par le Qatar, comprenant les ministres des Affaires étrangères d'Algérie, du Soudan, d'Oman, d'Egypte ainsi que le secrétaire général Nabil al-Arabi, pour "contacter les dirigeants syriens pour mettre fin à tous les actes de violence". La commission devra remettre le plus rapidement possible à la Ligue
Pour sa part, Damas a émis certaines réserves.
Dénonçant "le rôle partial et négatif du Qatar, aux niveaux politique et médiatiques", le délégué permanent de la Syrie dans la Ligue arabe Youssef Ahmad a critiqué le fait d’avoir confié la présidence de la commission au ministre des affaires étrangères de ce pays.
Ahmad a également refusé que le dialogue nationale se tienne au siège de la Ligue arabe en Egypte, et proposé en contrepartie qu’il se tienne à Damas
« Syrie est un pays indépendant et souverain dirigé par une autorité légitime capable de gérer ses affaires et veiller à sa sécurité et à celle de ses citoyens et que tout dialogue national ne pourrait se tenir que sur le sol syrien et avec la participation de toutes les catégories de la société, en présence de la Ligue arabe suivant des garanties et des mécanisme globaux convenus », a-t-il affirmé dans son intervention.
L'ambassadeur Ahmed n'a pas épargné ses mots en reprochant aux arabes de ne pas avoir exprimé leur indignation ou condamnation des actes terroristes qui ont ciblé l'armée, la police, les civils et les installations publics et privés. il leur a reproché de « ne pas avoir osé condamner les agressions contre les ambassades de Syrie à l'étranger, en tant qu'acte criminel banni par les lois nationale et internationale ».
Le délégué permanent syrien a également critiqué les médias qui selon lui ont recours à «l'intoxication et à la manipulation médiatique pour fabriquer des nouvelles erronées et monter de toutes pièces des vidéos suspectes d'actions imaginaires, n'ont jamais existées sur le terrain sans jamais prendre en considération la version officielle, le bilan des martyrs parmi les militaires, les forces de l'ordre et les civils ».
Il rappelle à cet égard qu’il leur est souvent arrivé d’annoncer la mort des gens et qu’il s'est avéré par la suite qu'ils encore sont vivants.
"La Syrie dispose d'archives bien riche en preuves sur la prestation douteuse de ces médias, sur leurs commanditaires, leurs créanciers, il sont disponibles à la disposition de celui d'entre vous qui veut s'informer des plans tramés non seulement contre la Syrie mais contre la nation tout entière", a-t-il ajouté.
M.Ahmad a encore appelé la Ligue arabe à prendre l'exemple de la position de la Russie et de la Chine au sein du Conseil de sécurité pour barrer la route aux USA et à ses alliés occidentaux et ne pas leur permettre de rendre le Conseil de sécurité un outil pour intervenir dans les affaires intérieures des pays.
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