A 1 contre 1.000, le coup gagnant du Hamas
La mise en scène médiatique de la libération du soldat Gilad Shalit , autour de la joie et de la compassion familiale, ne change rien aux faits; pas plus que sa double nationalité, franco-israélienne. Il a été détenu 5 ans et personne ne l’a libéré. Son retour a nécessité un échange massif, qui renforce les résistances palestiniennes et le Hamas par rapport à l’autorité palestinienne.
Le sort d’un homme méritait-il un tel échange disproportionné? Humainement peut être. Politiquement sûrement pas. Tout cela ressemble à un accord de dupes : un cheval/une alouette. L’ancien soldat, fragilisé et amaigri, contrastait avec la force émanant des libérés palestiniens et de la foule venue les accueillir en héros.
"Ma famille me manque", a déclaré le jeune homme, le souffle court par instants, lors d'une interview accordée à la télévision égyptienne, avant son transfert vers Israël. "J'espère que cet accord va promouvoir la paix entre Israël et les Palestiniens", a-t-il ajouté, dans sa première intervention publique. Pour les Israéliens, c’est la preuve de l’attachement de leur pays à ses concitoyens, un homme comme preuve d’une volonté d’humanité.
Cela ne sera pas, politiquement, suffisant pour relancer la paix. L’émotion passée, on pensera, très vite en Israël ,que le prix à payer, pour un simple sergent ,était bien trop lourd. Les termes de l'accord d'échange de Gilad Shalit prévoient d'abord la libération de 477 Palestiniens, en majorité des condamnés à perpétuité, dont 27 femmes, ce mardi.
Sur les 477 prisonniers, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est. En revanche, 204 Palestiniens seront bannis: 164 vers la bande de Gaza (plutôt que la Cisjordanie) et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie).
Le quotidien israélien, Haaretz, rappelle que chaque peine de prison à perpétuité correspond à chaque personne tuée lors d'une attaque à laquelle ces "militants durs" ont participé, qu'ils en soient le cerveau ou la main armée. La peine la plus "légère" est de 11 ans de prison. Le quotidien, pour qui cet accord constitue un "dangereux précédent", liste quelques cas. Ayad Musa Salem Abayat qui a tué des soldats de Tsahal en 2003, Kamal Abd al-Rahrnan Arif Awd qui a tenté de faire exploser une bombe à Netanya près de Tel-Aviv en 2001, Ashraf Khalid Husain Hanani qui fut arrêté en 2006 dans la vieille ville de Jérusalem alors qu'il portait une ceinture d'explosifs, etc.
Toutefois, quelques noms attendus par les Palestiniens ne figurent pas dans les termes de l'accord conclu la semaine passée. Ni Ahmed Saadat, un des principaux chefs palestiniens en prison, ni Marwan Barghouti, figure de proue de la seconde Intifada en 2000, qu'Israël tient pour responsable de cinq assassinats, ne font partie de l'échange. Le Hamas, qui avait refusé un précédent marché ne les incluant pas non plus fin 2009, a fini par accepter le refus ferme et répété d'Israël dans ces deux cas particuliers.
L’accueil des Palestiniens contrastait avec celui familial du soldat libéré. Plus de 200.000 personnes étaient réunies, mardi, à la mi-journée dans la ville de Gaza pour les accueillir. En Cisjordanie, un convoi de plusieurs autobus a rejoint la ville de Ramallah, pour un accueil officiel par le président Mahmoud Abbas. A leur arrivée, du côté égyptien de Rafah, les détenus faisaient le V de la victoire et souriaient à la fenêtre des bus.
"Nous rentrons dans l'honneur, grâce à Dieu", s'est félicité l'un d'entre eux, interviewé par la télévision égyptienne. "Cet échange est le premier pas vers la libération de tout le peuple palestinien", a estimé un autre. Plusieurs des prisonniers libérés ont "remercié le Hamas et la résistance". Certains brandissaient des Corans devant les caméras ; d'autres parvenaient difficilement à ravaler leurs larmes et leur émotion.
A leur arrivée à Rafah, où les attendaient des centaines de leurs proches et de dignitaires, dont le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, les prisonniers ont salué la foule avant de descendre des bus, certains se prosternant à même le sol.
Une perception bien différente d’une libération. D’un côté la solidarité d’un pays pour ses appelés qui méritent tous les sacrifices; de l’autre le signe du renforcement d’un combat qui continue, non plus pour la libération d’un jeune homme, mais d’un peuple.
http://metamag.fr/
Le sort d’un homme méritait-il un tel échange disproportionné? Humainement peut être. Politiquement sûrement pas. Tout cela ressemble à un accord de dupes : un cheval/une alouette. L’ancien soldat, fragilisé et amaigri, contrastait avec la force émanant des libérés palestiniens et de la foule venue les accueillir en héros.
"Ma famille me manque", a déclaré le jeune homme, le souffle court par instants, lors d'une interview accordée à la télévision égyptienne, avant son transfert vers Israël. "J'espère que cet accord va promouvoir la paix entre Israël et les Palestiniens", a-t-il ajouté, dans sa première intervention publique. Pour les Israéliens, c’est la preuve de l’attachement de leur pays à ses concitoyens, un homme comme preuve d’une volonté d’humanité.
Cela ne sera pas, politiquement, suffisant pour relancer la paix. L’émotion passée, on pensera, très vite en Israël ,que le prix à payer, pour un simple sergent ,était bien trop lourd. Les termes de l'accord d'échange de Gilad Shalit prévoient d'abord la libération de 477 Palestiniens, en majorité des condamnés à perpétuité, dont 27 femmes, ce mardi.
Sur les 477 prisonniers, 133 seront autorisés à retourner chez eux dans la bande de Gaza, 117 en Cisjordanie et 15 à Jérusalem-Est. En revanche, 204 Palestiniens seront bannis: 164 vers la bande de Gaza (plutôt que la Cisjordanie) et 40 vers l'étranger (Turquie, Qatar et Syrie).
Le quotidien israélien, Haaretz, rappelle que chaque peine de prison à perpétuité correspond à chaque personne tuée lors d'une attaque à laquelle ces "militants durs" ont participé, qu'ils en soient le cerveau ou la main armée. La peine la plus "légère" est de 11 ans de prison. Le quotidien, pour qui cet accord constitue un "dangereux précédent", liste quelques cas. Ayad Musa Salem Abayat qui a tué des soldats de Tsahal en 2003, Kamal Abd al-Rahrnan Arif Awd qui a tenté de faire exploser une bombe à Netanya près de Tel-Aviv en 2001, Ashraf Khalid Husain Hanani qui fut arrêté en 2006 dans la vieille ville de Jérusalem alors qu'il portait une ceinture d'explosifs, etc.
Toutefois, quelques noms attendus par les Palestiniens ne figurent pas dans les termes de l'accord conclu la semaine passée. Ni Ahmed Saadat, un des principaux chefs palestiniens en prison, ni Marwan Barghouti, figure de proue de la seconde Intifada en 2000, qu'Israël tient pour responsable de cinq assassinats, ne font partie de l'échange. Le Hamas, qui avait refusé un précédent marché ne les incluant pas non plus fin 2009, a fini par accepter le refus ferme et répété d'Israël dans ces deux cas particuliers.
L’accueil des Palestiniens contrastait avec celui familial du soldat libéré. Plus de 200.000 personnes étaient réunies, mardi, à la mi-journée dans la ville de Gaza pour les accueillir. En Cisjordanie, un convoi de plusieurs autobus a rejoint la ville de Ramallah, pour un accueil officiel par le président Mahmoud Abbas. A leur arrivée, du côté égyptien de Rafah, les détenus faisaient le V de la victoire et souriaient à la fenêtre des bus.
"Nous rentrons dans l'honneur, grâce à Dieu", s'est félicité l'un d'entre eux, interviewé par la télévision égyptienne. "Cet échange est le premier pas vers la libération de tout le peuple palestinien", a estimé un autre. Plusieurs des prisonniers libérés ont "remercié le Hamas et la résistance". Certains brandissaient des Corans devant les caméras ; d'autres parvenaient difficilement à ravaler leurs larmes et leur émotion.
A leur arrivée à Rafah, où les attendaient des centaines de leurs proches et de dignitaires, dont le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, les prisonniers ont salué la foule avant de descendre des bus, certains se prosternant à même le sol.
Une perception bien différente d’une libération. D’un côté la solidarité d’un pays pour ses appelés qui méritent tous les sacrifices; de l’autre le signe du renforcement d’un combat qui continue, non plus pour la libération d’un jeune homme, mais d’un peuple.
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