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COMMENT MARINE LE PEN LES A EUS

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Elle a atteint son objectif américain : l’ambassadeur israélien
COMMENT MARINE LE PEN LES A EUS

Les journalistes n’y ont vu que du feu. Ils n’ont rien subodoré. Ils se sont répandus, pendant quelques jours avec délectation, sur les ratages de la tournée américaine de Marine Le Pen. Elle n’arrivait pas, selon eux, à atteindre ses objectifs. Et puis patatras ! Elle est reçue par l’ambassadeur Israélien aux Etats Unis.

Les autres rendez-vous étaient secondaires et même sans doute, pour certains d’entre eux, des leurres. Il s’agissait de former un écran de fumée pour, jusqu’au bout, cacher à une presse hostile, qui aurait pu faire capoter l’opération, l’objectif réel de ce déplacement : l’ambassade d’Israël.

La mission israélienne à l'ONU a bien parlé, le jeudi 3 novembre au soir, de "malentendu", après la rencontre entre Marine Le Pen et l'ambassadeur israélien, Ron Prosor, à l'occasion d'un déjeuner à l'ONU. Mais c’était trop tard. Pour cette mise au point, il y a eu, semble-t-il, de fortes pressions françaises venues de Cannes et appuyées par Obama. Mais le mal était fait. Sarkozy aurait été rendu furieux par ce rendez-vous.

Le voyage américain était bien une simple étape vers un déplacement en Israël, aboutissement indispensable du processus de dédiabolisation voulue par la candidate FN à la présidentielle. Elle a déclaré qu'elle espérait que la page du "détail" était tournée, en référence à la déclaration de son père sur les chambres à gaz. "Ce malentendu a duré des années et a servi de base à une caricature qui a nui à notre mouvement", a-t-elle ajouté. "Je crois que ça lève une accusation (...) instrumentalisée par nos adversaires politiques pour tenter de nous écarter du pouvoir", a-t-elle poursuivi.

"Il est légitime qu'un grand parti, comme le nôtre puisse avoir, avec l'ensemble des représentants des nations, des relations qui soient apaisées et normalisées". Marine Le Pen a précisé qu'elle serait prête à se rendre en Israël, si elle y était invitée officiellement par le gouvernement israélien. "Nous apprécions la diversité d'opinions", a déclaré l'ambassadeur, à l’issue de la rencontre. "Nous avons parlé de l'Europe et d'autres questions, et j'ai beaucoup apprécié la conversation", a-t-il ajouté.

Marine repart à la hausse

Son obstination à prouver sa judéophilie lui coûtera des suffrages à sa droite, aussi bien chez les antisémites de toujours que chez les antisionistes et pro-palestiniens. Mais elle n’en a cure. C’est son choix, un choix de rupture avec la culture historique de son père. Elle accepte totalement l’histoire écrite par les vainqueurs et mise sur la Droite néo-conservatrice et populiste, anti-arabe et pro-israélienne, pour atteindre à une image internationale et désamorcer la suspicion juive en France.

C’est son calcul électoral, conforté ces derniers temps, par une remontée dans les sondages, après une inquiétante stagnation. Marine Le Pen gagne trois points en octobre dans le baromètre d’intentions de vote Ipsos-Logica, France Télévisions, Radio France, Le Monde. Elle est créditée de 19% d’intentions de vote au premier tour. Même hausse pour Nicolas Sarkozy (24%) et pour François Hollande (35%).

En revanche, Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche, et Dominique de Villepin sont en perte de vitesse. Ils lâchent deux points chacun. Le sénateur du Parti de gauche est à 6% d’intentions de vote, l’ex-Premier ministre rassemble seulement 2% des sondés.

La reprise de son ascension n’est cependant pas due à son voyage américain. Elle a trouvé un nouveau souffle dans la crise de l’Euro, de l’Europe et de la Grèce. Le refus des castes dirigeantes de consulter le peuple, ce qui s’est passé autour du referendum grec lui donnent raison. Le suffrage universel n’est plus considéré comme la valeur suprême. Le peuple est suspect. Il faut se passer de lui, surtout quand il désapprouve une politique de rigueur imposée par des politiciens appliquant les volontés des marchés et des financiers internationaux.

Elle peut surfer sur une nouvelle vague « populiste », autour des thèmes de souveraineté et de laïcité évalués en hausse par le "baromètre annuel de la confiance politique" du Cevipof. Sur les 1 559 personnes interrogées, fin septembre-début octobre, 83% pensent que les responsables politiques ne se préoccupent pas d'eux, 69% qu'ils sont "plutôt corrompus". Et 22% associent même le mot "politique" à celui de "dégoût". Seuls 13% ont confiance dans les partis. Des principaux candidat(e)s, elle apparaît la plus proche des préoccupations des électeurs, avec un score de 35%.

Avec la Grèce et le coup du referendum, est-il vraiment besoin d’aller en Israël, entend-on parfois au Front ? Pour Marine, conviction ou stratégie, ce voyage est « l’espoir suprême et la suprême pensée » de sa pré-campagne.

http://metamag.fr

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