A l'occasion de l'aïd Adha, la chaîne arabe financé par les fonds saoudiens, MBC, a diffusé dans sa version arabe et anglaise le film de Mustapha Akkad, "Errissala" (The message), mais curieusement lors de la diffusion des deux versions qui étaient espacées de dix minutes on a remarqué qu'un morceau important du film a été supprimé par la programmation. Ce morceau qui n'est pas capital pour le bon déroulement de l'histoire de la vie du prophète donne la part belle à son cousin Ali. Cette scène concerne la préparation à la bataille de Badr, quand l'Oncle du prophète Hamza, présente l'épée d'Ali. Une épée très célèbre dans l'Islam puisqu'elle a été conçue selon la volonté du cousin du prophète avec des versets du Coran et surtout une lame très longue coupée en deux qui lui donne un avantage technique sur ces adversaires. Cette scène qui montre la puissance d'Ali a été tout bonnement supprimée par la chaîne MBC pour des raisons qu'on ignore. Mais on croit savoir que la guerre des idéologies entre sunnites et chiites serait derrière cette censure qui ne dit pas son nom. Les Saoudiens sont les plus grands protecteurs de l'idéologie Sunnite, alors que Ali Ibn Abou Taleb représente le courant Chiite, dont il est le parfait créateur. La censure de ce passage est une volonté de supprimer tous les aspects de la puissance et la présence d'Ali dans le parcours du prophète. La haine entre les chiites et sunnites a gagné des proportions très importantes surtout depuis la révolution arabe, où les chiites du Bahreïn et du Koweït ont été sévèrement réprimés par les dirigeants sunnites de ses deux pays. Lors du pèlerinage de cette année des bagarres ont même éclaté entre Sunnite et chiite à la Mecque. Aujourd'hui, les Saoudiens essayent par tous les moyens de ne pas faire la promotion du chiisme dans les grandes reconstitutions historiques arabes. Le feuilleton "Hassen Oua El hussein" qui montre le parcours des deux fils de Ali, considéré par les historiens comme les grands martyrs de la cause chiite dans le célèbre massacre de Kerbala, n'a pas été diffusé par les télévisions à capitaux saoudiens et ce sont les Qataris qui ont contribué à financer cette reconstitution du premier massacre intermusulman, juste pour titiller le grand frère saoudien. Faut-il rappeler aussi que les Saoudiens ont été en 1974 contre la production d'un film sur la vie du prophète, Errissala, après que le réalisateur syrien Mustapha Akkad eu l'autorisation des principaux théologiens de la mosquée El Azhar. A l'époque, le film a été tourné au Maroc, et après plusieurs semaines le Roi Faycal d'Arabie saoudite a demandé au Roi Hassen II de renvoyer du pays l'équipe du tournage de son pays, sinon le Maroc allait être exclu du Haut Conseil Islamique et l'Arabie saoudite stoppera les aides financières pour l'armée marocaine. Et c'est finalement le guide libyen, Mouâmmar El Gueddafi, qui les accueillis sur son sol et qui a financé la dernière partie du projet Errissala. C'est dans le désert de Benghazi que seront tournées les deux batailles du film Badr et Ohod avec une grande partie de l'armée Libyenne. Mustapha Akkad, très reconnaissant pour l'aide du guide Libyen après la réussite du film à travers le le monde, accepta de faire le film sur "Omar El mokhtar" en incluant le même comédien qui interpréta le rôle de Hamza dans la version anglaise d'Errissala, Anthonny Quinn.Mustapha Akkad a été tué dans un attentat terroriste attribué à Al Qaîda et El Gueddafi exécuté par des pseudos défenseurs de la Chariaâ.
Amira SOLTANE
http://www.lexpressiondz.com/culture/lecran_libre/142274-les-saoudiens-censurent-errissala-sur-mbc.html
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