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Laurent GBAGBO et la démocratie

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Laurent GBAGBO et la démocratie
Face à des prises de positions de la quasi totalité des média et des
"grands de ce monde", permettez que je m’exprime sur le processus
démocratique en Côte d’Ivoire sur la base de mon analyse.

Rappel  

• 2000 : Election de Laurent Gbagbo ;  

• 2001:Organisation des élections locales sans la présence des organismes
internationaux. Lesdites élections ont été remportées par les partis
d’opposition d’alors (RDR d’ALASSANE, PDCI de Konan BEDIE) ; voir le
résultat sur le site http://french.peopledaily.com.cn/fr... (RDR d'ALASSANE 59
communes, PDCI de KONAN BEDIE 59 communes, FPI de Laurent GBAGBO 33 communes) ;


• 2002 : Une rébellion vient perturber le mandat de Laurent GBAGBO en
exercice sans qu’aucune puissance étrangère n’intervienne ni ne condamne.


L’historique ci-dessus a pour but de vous démontrer que contrairement à ce
qu’on dit, GBAGBO n’est pas un dictateur qui refuse le résultat des urnes
parce qu’en 2001, il n’a pas refusé la victoire de l’opposition. Chose
rare dans la majorité des états francophones où les oppositions frôlent à
peine 10% à chaque élection (Gabon, Togo, Congo Brazaville, Burkina Faso).  

Je me pose la question de savoir pourquoi, dans un pays où la démocratie
fonctionne, ALASSANE a introduit la rébellion. Oui la rébellion a assassiné
les civils et les militaires, sans compter les viols de femmes et de jeunes
filles. Je comprends mal pourquoi les démocraties établies en Europe, en
Afrique et en Amérique n’ont pas déployé tous les moyens pour mettre un
terme à la rébellion afin que triomphent les idéaux de démocratie.  

Pour ceux qui veulent faire le parallèle avec la Libye, je dis qu'ils sont
de mauvaise foi car en Côte d'Ivoire, depuis 1990, il existe un multipartisme
et une presse libre. Après l'arrivée de GBAGBO au pouvoir, aucun opposant ne
s'est retrouvé en prison, la protection des journalistes est effective, les
élections de 2001 étaient transparentes. Choses qu'on ne trouve pas en Libye
de Kadhafi.  

Si on avait laissé fonctionner la démocratie par le désarment total de la
rébellion, il n’est pas exclu que l’opposition pouvait aussi remporter les
élections présidentielles de 2005 en Côte d'Ivoire au terme du mandat
constitutionnel de M. Laurent GBAGBO.

Nous devons aussi reconnaître que M. GBAGBO a géré la crise de la
rébellion avec beaucoup de sagesse. Il a accepté la voie du dialogue à celle
des armes. Selon les rapports de bonne foi reconnus par les partisans de
ALASSANE, M. GBAGBO a rempli toutes les exigences dans ce conflit au point
d'accepter de nommer un rebelle (SORO) Premier Ministre.

Première question, pourquoi le minimum qui porte sur le désarmement a été
refusé à la Côte d'Ivoire pour qu'elle retrouve son intégrité. Le plan
anti Gbagbo était en marche et tout le monde peut le certifier au vue des
documentaires diffusés sur les médias.

Deuxième question, le recomptage qui aurait permi aux personnes neutres et
non ivoiriens de connaître la vérité a été refusé alors que c'est la
solution qu'on a toujours utilisée aux différentes crises post électorales
que nous avons connues (USA, HAITI, AFGANISTAN...). Pourquoi refuser cette
solution dans le cas de la Côte d'Ivoire ?

Je ne comprends pas que les âmes sensibles américaines, européennes et
africaines soient silencieuses face à l’embargo sur les médicaments. Que de
morts causées par la méchanceté ;  

Je trouve aussi inacceptable que les démocraties américaines, européennes
et africaines ne demandent pas à M. ALASSANE de se démarquer des rebelles car
il n’y a aucune compatibilité entre la rébellion et l’expression
populaire. Quel exemple pour toutes les autres oppositions africaines qui
trouveront que l'occident ne respecte que les oppositions armées. Ils me
répondront que c'est par une opposition armée que SASSOU a pris le pouvoir au
Congo contre un Président élu démocratiquement. L'UA, l'ONU et tous les
donneurs de leçon n'ont pas demandé le retour à l'ordre constitutionnel ni
envoyé une armée pour rétablir la démocratie.  

Je comprends que la soit disant communauté internationale est allée trop
loin pour ne plus faire marche arrière. Ils ont condamné sans avoir vérifié
alors pour une élection de sortie de crise, une autre attitude s'imposait.
L'Union Africaine, composée en grande partie de pays totalement ou
partiellement liés à la France et à l'Union Européenne, soit pour le
salaire des fonctionnaires, soit pour se maintenir au pouvoir, ne peut donner un
avis crédible. La preuve est cette campagne faite par SARKOBAMA auprès des
présidents du panel accompagnée d'annulations partielles ou totales de
dettes.

Que faire ?  

La voix du dialogue est la plus appropriée. L'attitude radicale de M.
ALASSANE n'est pas de nature à aider "son pays" à sortir de la crise. Nous
sommes à un moment où chacun doit faire des sacrifices pour le bien du peuple.
S'asseoir sur la reconnaissance de la communauté internationale ou sur une
éventuelle intervention militaire étrangère n'est pas responsable.  

Les exemples sont nombreux où ces éléments ne suffisent pas ; l'exemple de
l'actuel Président Malgache Andry Rajoelina, non reconnu par l'UE et l'UA
depuis plus de deux ans est toujours aux commande, le Président nord coréen
isolé continue à gérer son pays (je ne dis pas que ce sont de bons exemples,
je le dis pour démontrer qu'il vaut mieux aller vite au dialogue pour trouver
des solutions acceptables pour tous)...  

D'autre part, la situation d'ALASSANE est beaucoup plus compliquée qu'on
ne le croit. L'Union Africaine et le reste de la communauté internationale
ayant reconnu au Conseil constitutionnel le droit d'investir le Président de
la République de Côte d'Ivoire, ce qui veut dire que tant qu'il n'est pas
investi, il n'est pas Président ; ça va durer combien de temps pour combien
de morts, morts par balles et parce que les embargos empêchent les ivoiriens de
se soigner et de tenir.

Permettez de dire que les révolutions en Tunisie et en Egypte n’ont pas eu
besoin d’autant de soutien de la communauté internationale (embargos,
fermetures de banques, pressions diplomatiques). D’autre part les oppositions
n’étaient pas armées. L’arme n’est pas le bon moyen pour faire passer
ses idées. Martin Luther, Gandhi, Mandela…n’ont pas pris les armes pour
triompher.


André Lendoye
Gabon

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