Un général américain en Afghanistan aurait cru bon d'utiliser la manipulation psychologique pour obtenir plus de fonds auprès d'élus pour cette guerre impopulaire, provoquant l'ouverture d'une enquête sur ce nouveau scandale révélé jeudi par le magazine Rolling Stone.
Dans cette affaire digne d'un mauvais polar, à mi-chemin entre la science fiction et le trafic d'influence, l'armée américaine aurait cherché à utiliser illégalement les services de psychologues pour influencer élus et responsables étrangers.
Le but était d'obtenir plus de troupes et de fonds pour l'Afghanistan, notamment des formateurs pour les forces afghanes.
Le journal accuse le général de corps d'armée (trois étoiles) William Caldwell, responsable de la formation des troupes afghanes, d'avoir fait pression en 2010 sur une cellule de «psy-ops», des militaires normalement chargés d'influencer le comportement de l'ennemi par le biais de la propagande. Le haut-gradé aurait exigé de cette cellule qu'elle se concentre sur les personnalités en visite en Afghanistan.
Le principal mobile du général, selon le magazine, aurait été la promotion de sa propre carrière. Les membres de la cellule avaient d'ailleurs surnommé leur mission «opération quatre étoiles», précise l'article.
«Le général David Petraeus, commandant de forces américaines en Afghanistan s'apprête à ordonner une enquête pour déterminer les faits et les circonstances de cette affaire», a indiqué jeudi le colonel David Lapan, porte-parole du Pentagone. L'enquête devra déterminer «ce qui s'est passé et le cas échéant ce qui a été fait de façon impropre ou illégale».
Parmi les personnalités ciblées figuraient le sénateur John McCain, ses collègues Joe Lieberman, Jack Reed, Al Franken et Carl Levin. Rolling Stone cite aussi le chef d'état-major interarmées Mike Mullen, le ministre allemand de l'Intérieur et l'ambassadeur tchèque en Afghanistan.
Le journal s'appuie sur des déclarations du colonel Michael Holmes, chef de la cellule en question. «Mon travail de +psy-op+ est de jouer avec le cerveau des gens, afin d'amener l'ennemi à agir comme nous le souhaitons. Je n'ai pas le droit de faire ça aux nôtres. Si on me demande d'utiliser ces capacités sur des sénateurs ou des représentants, on franchit la ligne rouge», a-t-il déclaré.
Selon le colonel Holmes, son supérieur hiérarchique lui a demandé de réunir des dossiers sur ses visiteurs afin de connaître «les points sensibles sur lesquels nous pourrions agir afin d'obtenir plus de fonds».
«Comment peut-on obtenir de ces types qu'ils nous envoient plus de monde? Que dois-je leur enfoncer dans le crâne?», aurait demandé le chef d'état major du général Caldwell.
L'article précise que le général Caldwell a demandé en janvier à l'administration deux milliards de dollars pour l'entraînement de 70 000 membres des forces de l'ordre afghanes. Cette stratégie a été vivement soutenue par le sénateur Levin, président de la commission de la Défense.
Dans un communiqué jeudi, M. Levin a rappelé qu'il était un partisan de longue date d'une augmentation des forces armées afghanes et qu'il n'avait pas «besoin d'être convaincu». Le sénateur s'est dit «confiant» dans le fait que l'armée va examiner les allégations publiées jeudi.
Le magazine Rolling Stone avait publié en juin 2010 une interview du général Stanley McChrystal, alors commandant des forces internationales en Afghanistan, dans laquelle le haut-gradé critiquait l'adminsitration Obama. Le général avait démissionné dans la foulée.
Patrick BAERT et Emmanuel PARISSE
Dans cette affaire digne d'un mauvais polar, à mi-chemin entre la science fiction et le trafic d'influence, l'armée américaine aurait cherché à utiliser illégalement les services de psychologues pour influencer élus et responsables étrangers.
Le but était d'obtenir plus de troupes et de fonds pour l'Afghanistan, notamment des formateurs pour les forces afghanes.
Le journal accuse le général de corps d'armée (trois étoiles) William Caldwell, responsable de la formation des troupes afghanes, d'avoir fait pression en 2010 sur une cellule de «psy-ops», des militaires normalement chargés d'influencer le comportement de l'ennemi par le biais de la propagande. Le haut-gradé aurait exigé de cette cellule qu'elle se concentre sur les personnalités en visite en Afghanistan.
Le principal mobile du général, selon le magazine, aurait été la promotion de sa propre carrière. Les membres de la cellule avaient d'ailleurs surnommé leur mission «opération quatre étoiles», précise l'article.
«Le général David Petraeus, commandant de forces américaines en Afghanistan s'apprête à ordonner une enquête pour déterminer les faits et les circonstances de cette affaire», a indiqué jeudi le colonel David Lapan, porte-parole du Pentagone. L'enquête devra déterminer «ce qui s'est passé et le cas échéant ce qui a été fait de façon impropre ou illégale».
Parmi les personnalités ciblées figuraient le sénateur John McCain, ses collègues Joe Lieberman, Jack Reed, Al Franken et Carl Levin. Rolling Stone cite aussi le chef d'état-major interarmées Mike Mullen, le ministre allemand de l'Intérieur et l'ambassadeur tchèque en Afghanistan.
Le journal s'appuie sur des déclarations du colonel Michael Holmes, chef de la cellule en question. «Mon travail de +psy-op+ est de jouer avec le cerveau des gens, afin d'amener l'ennemi à agir comme nous le souhaitons. Je n'ai pas le droit de faire ça aux nôtres. Si on me demande d'utiliser ces capacités sur des sénateurs ou des représentants, on franchit la ligne rouge», a-t-il déclaré.
Selon le colonel Holmes, son supérieur hiérarchique lui a demandé de réunir des dossiers sur ses visiteurs afin de connaître «les points sensibles sur lesquels nous pourrions agir afin d'obtenir plus de fonds».
«Comment peut-on obtenir de ces types qu'ils nous envoient plus de monde? Que dois-je leur enfoncer dans le crâne?», aurait demandé le chef d'état major du général Caldwell.
L'article précise que le général Caldwell a demandé en janvier à l'administration deux milliards de dollars pour l'entraînement de 70 000 membres des forces de l'ordre afghanes. Cette stratégie a été vivement soutenue par le sénateur Levin, président de la commission de la Défense.
Dans un communiqué jeudi, M. Levin a rappelé qu'il était un partisan de longue date d'une augmentation des forces armées afghanes et qu'il n'avait pas «besoin d'être convaincu». Le sénateur s'est dit «confiant» dans le fait que l'armée va examiner les allégations publiées jeudi.
Le magazine Rolling Stone avait publié en juin 2010 une interview du général Stanley McChrystal, alors commandant des forces internationales en Afghanistan, dans laquelle le haut-gradé critiquait l'adminsitration Obama. Le général avait démissionné dans la foulée.
Patrick BAERT et Emmanuel PARISSE
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