La Chine a proposé aux dirigeants de l'UE un échange lors du dernier sommet du G20. Pékin serait prêt à fournir à l'UE une aide financière si Bruxelles remplit une de ces trois conditions: élever le statut de la Chine au Fonds monétaire international, élargir les droits du pays à l'OMC ou supprimer l'embargo sur les livraisons d'armes européennes.
Selon les autorités européennes, ces propositions sont «humiliantes et dangereuses».
Les calculs de Pékin
L'accomplissement des conditions chinoises élèvera la position de Pékin dans l'hiérarchie mondiale. Elle pourrait avoir plus de contrôle dans les institutions financières internationales et avoir accès aux technologies militaires de pointe. De plus, la Chine aurait plus de liberté au marché européen, a souligné dans son interview à la Voix de la Russie le directeur du Centre d'études stratégiques sur la Chine, Alexeï Maslov.
Il faut comprendre que toute la politique chinoise se fondent sur un calcul très précis de toutes ses démarches. Il n'y a aucune philanthropie, la Chine veut simplement entrer en Europe.
Bruxelles est avant tout inqiuète par la condition d'inclure le yuan dans les Droits de Tirages Spéciaux du FMI qui sont utilisés par l'organisation comme monnaie de réserve. Actuellement ils sont composés du dollar américain, de l'euro, de la livre britannique et du yen japonnais. Si le Yuan les rejoint, il faudra accorder à Pékin le droit de veto au FMI. Et ainsi, la Chine aura la possibilité de bloquer le travail de l'une des organisations financières les plus importantes. La même chose attend l'OMC si les droits de la Chine dans cette organisations sont élargis.
Bruxelles rejette les conditions de Pékin, pour l'instant
Cependant, tout cela c'était avant la crise de dette de l'UE. Le séisme économique que traverse actuellement l'Europe pourrait la forcer à revoir sa position, croit Alexeï Maslov.
La Chine, aujourd'hui, c'est presque le seul moyen pour l'Europe de se sauver. Aucun autre pays ne peut allouer une aide aussi importante. De plus, la Chine serait prête à ouvrir ses marchés aux producteurs européens, à soutenir le développement de l'industrie européenne.
Pour le moment l'Europe rejette avec indignation les conditions de l'aide asiatique.
Cependant, selon les analystes, le temps ne joue pas en faveur du vieux continent. Pékin souligne que la grande politique s'est mêlée aux négociations économiques. La Chine veut aider, mais ce n'est pas une action de bienfaisance. Quand les Etats-Unis et le FMI proposent une aide aux pays qui ont des problèmes, ils imposent aussi leurs conditions. Il semble logique pour la Chine de faire la même chose.
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