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182 salariés contre une multinationale : champagne pour les Fralib !

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182 salariés contre une multinationale : champagne pour les Fralib !
Un communiqué de victoire du Front de gauche n’est pas si fréquent qu’on ne résiste pas à le relayer avec gourmandise : « Unilever vient d’être débouté par la Cour d’appel d’Aix en Provence qui a déclaré sans valeur le plan social du géant de l’agro-alimentaire qui devait mener à la fermeture de l’usine Fralib et nul et sans effet les licenciements d’ores et déjà effectués par Unilever. » La direction de l’usine avait annoncé la fermeture le 28 septembre 2010. Depuis deux ans, les gars se battent, refusant d’être sacrifiés pour quelques centimes : l’expert du CE a calculé la part des salaires sur une boîte de 25 sachets de thé et trouvé la somme de 16 centimes (la boîte est vendue entre 1,80 et 2 euros). En sous-payant des ouvriers polonais, Unilever fait un cadeau à ses actionnaires qui ne se contentent pas des 43,6 millions d’euros de bénéfices nets affichés en 2010. Sur le perron de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, nous étions présent pour soutenir les salariés de Fralib lors de l’audience fin octobre, avec les représentants du Front de gauche – ceux du parti communiste (avec Pierre Dharréville, patron de la Fédération départementale) et du Parti de gauche (avec Hélène Le Cacheux, membre du Bureau national). Extrait du compte-rendu« Le président l’interrompt: «Lorsque vous parlez de mutations internes, vous parlez aussi de la Pologne ?» ;« Bien sûr ! », répond l’avocat. Le président interloqué : «Vous pensez vraiment que les salariés de Gémenos considèrent qu’une mutation en Pologne est une offre raisonnable ?» Les Fralib ont donc gagné ! « Le groupe Front de Gauche au Conseil Régional Paca, présent aux côtés des Fralib depuis le premier jour, se félicite que ce conflit trouve aujourd’hui une issue positive. La lutte exemplaire menée par l’ensemble des salariés, pour empêcher la délocalisation de leur outil de travail en Pologne, a permis une première victoire, il convient aujourd’hui de lui donner des prolongements en permettant la reprise de l’activité d’une usine rentable. En effet, la justice a tranché et le groupe aux 44 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2010 a été désavoué, les dirigeants de l’entreprise doivent aujourd’hui accepter le principe d’une table-ronde nationale avec les salariés afin de permettre au projet alternatif de reprise de l’entreprise de trouver une concrétisation rapide. »

Plume de presse
Parce que ce n’est bien sûr qu’une victoire d’étape. Ce que veulent les 182 salariés, c’est garder leur emploi. Donc reprendre l’usine. Ils la font redémarrer aujourd’hui, symboliquement, « pour montrer qu’on n’a pas besoin de la direction », nous avait expliqué Gérard Cazorla, le secrétaire (CGT) du CE, lors de notre récente visite à l’usine occupée depuis début septembre déjà. Il nous avait fait faire le tour du propriétaire, vanté les machines à 650 sachets la minute, expliqué que l’usine est rentable à partir de 1000 tonnes produites et qu’elle en produit 2900… Ces gens aiment leur métier et leur outil de travail, ils parlent avec passion de revenir à l’aromatisation naturelle d’il y a dix ans, abandonnée par Unilever pour une autre poignée de centimes. Le thé de l’Eléphant est né à Marseille il y a 119 ans, bon  sang, il n’a rien à faire en Pologne ! « Nous appelons l’Etat à intervenir maintenant avec vigueur pour donner un avenir à la production de thé dans notre pays », écrit Pierre Dharréville. Chiche ! Mais si l’UMP et le gouvernement faisaient quoi que ce soit pour l’emploi et les gens modestes, ça se saurait.

Reportage photo : Fabienne Verpalen (Maritima.info ).


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