Il n'y a "plus place pour des régimes autoritaires" tels que le régime syrien sur les bords de la Méditerrannée, a indiqué dans un entretien à la presse britannique le président turc Abdullah Gül, qui doit arriver dimanche soir pour une visite d'Etat au Royaume-Uni.
M. Gül, dont la visite officielle débute mardi, a déclaré dans un entretien au Sunday Telegraph, qu'il "pensait avec force qu'il n'y a plus place pour des régimes autoritaires -des systèmes de partis uniques qui ne rendent pas de comptes - sur les rives de la méditerrannée".
"En tant que personne qui a étudié au Royaume-Uni, qui a vécu au Royaume-Uni et qui a cette vision internationale, le président Assad (de Syrie) devrait être capable de comprendre cela", a-t-il souligné.
La Turquie lui "a vivement conseillé de se dépêcher et d'accélérer le rythme des réformes", a rappelé M. Gül.
"Nous lui avons dit que s'il ne dirige pas lui même le changement, alors les choses pourraient tourner très mal" a-t-il mis en garde.
Interrogé sur le soutien turc à l'opposition syrienne, le président turc a précisé "nous leur permettons de tenir leurs réunions et discussions dans un environnement libre, et leur fournissons une plate-forme diplomatique".
Il a par ailleurs réitéré "la détermination" de la Turquie à intégrer l'Union européenne, en dépit de la crise "temporaire" au sein de la zone euro.
M. Gül, qui arrive dimanche soir à Londres accompagné de son épouse, sera l'hôte de la reine Elizabeth II à Buckingham Palace. Il doit rencontrer le Premier ministre David Cameron mardi, et défendra à nouveau avec vigueur l'adhésion de son pays à l'Union européenne.
Les négociations avec l'Europe en vue d'une adhésion ont démarré en 2005, mais patinent depuis, l'Allemagne et la France marquant leur opposition, tandis que la Grande-Bretagne soutient l'adhésion d'Ankara.
"Nous sommes entre l'Asie et l'Europe, nous sommes comme un pont", souligne Abdullah Gül, évoquant la "success story" du développement à la turque, un pays musulman capable de réformes démocratiques ces dix dernières années. "Je pense que c'est un cadeau unique que nous pouvons apporter au monde".
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