La déclaration du Département d’Etat qui précède le sommet à la Maison-Blanche est très floue. Le document précise notamment que le président américain Barack Obama compte discuter avec la président du Conseil de l’Union européenne (UE) Herman Van Rompuy, le président de la Commission Européenne Jose Manuel Barroso et le Haut représentant de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton «d'un large éventail de problèmes d’intérêt commun».
Les principales agences d’information ont toutefois divulgué plus d'éléments. Selon l’agence britannique Reuters, qui cite ses propres sources à Washington, le président Obama «fera pression sur les fonctionnaires européens» pour qu’ils arrivent à régler définitivement leur question de crise de dette souveraine».
Outre la dette, la sécurité énergétique au programme
Naturellement, la dette souveraine européenne, ce n’est qu’un des sujets qui sera discuté à Washington. D'autres questions, plus traditionnelles pour les forums de ce genre seront également abordées. Il s'agit notamment de l’assurance de la sécurité énergétique, de «l’avancement de la démocratie dans le monde», et du problème nucléaire iranien. Mais la liaison entre les relations euro-américaines et le nouveau mandat présidentiel d’Obama, c’est une nouvelle tendance dans la «pratique euro-atlantique». Jusqu’à présent, Washington évitait un chantage aussi ouvert sur les partenaires européens au sujet de ses problèmes de politique intérieure.
Pourquoi l’administration d’Obama est-elle si inquiète à cause de la situation dans la zone euro ? Tout d’abord, parce qu’elle contribue au renforcement du dollar, la monnaie nationale américaine, privant le système fédéral de réserve de possibilité de jouer sur la faiblesse de son cours. Ce n’est pas un hasard si, parallèlement avec la pression sur l’UE, Washington agit de la même manière également à l’égard de la Chine, qui est le plus important investisseur de la dette américaine, et il exige de modifier le cours de yuan pour qu’il soit favorable pour les Etats-Unis.
Des questions stratégiques
Mais l’économie, ce n’est pas tout. C’est dans le triangle «Washington-Berlin-Paris» que se passent ces dernières années des processus géopolitiques les plus compliqués et imprévisibles. Ils ont commencé en 2003 avec l’opération américano-britannique en Irak que la France et l’Allemagne désapprouvaient violemment. Mais lorsque le tour d’une opération militaire en Lybie est venu, la nouvelle administration américaine a agit d'une manière semblable, en soutenant verbalement la verve militariste de Sarkozy, mais évitant une participation directe dans la guerre civile. Finalement, les relations entre la France et l’Allemagne qui n’a pas voulu participer au conflit libyen, se sont refroidis, ce qui sape l’unité de l’UE. Les Etats-Unis ont ainsi réalisé leurs buts géopolitiques avec les forces et l’argent des Européens.
Quant au règlement des problèmes actuels en UE, tout le monde se rappelle que la crise économique et financière est venue en Europe des Etats-Unis, explique l’expert en politologie de l'Institut d'Etat des relations internationales de Moscou (MGIMO) Elena Ponomareva à Voix de la Russie.
«Surmonter la crise sous-entend régler les situations dans des pays concrets», explique-t-elle. «Des sources d’instabilité qui apparaissent tout le temps font augmenter l’instabilité générale en fin de compte. Les Européens sont bien conscients de la nécessité de résoudre le problème des reconnaissances de dette. La crise en Union européenne est liée pour beaucoup avec la tentative de Bruxelles de réaliser des projets trop ambitieux et chers dans les Balkans, dans l’espace postsoviétique, au Maghreb, et au Proche-Orient. Mais ce sont des projets «très recommandés» aux Européens par leur partenaire américain».
La pratique montre que les démocrates et les républicains aux Etats-Unis considèrent l’Europe, avant tout, comme un moyen de satisfaire leurs ambitions géopolitiques et de résoudre leurs propres
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