Le Norvégien Anders Breivik, auteur présumé du double attentat en juillet dernier, est pénalement irresponsable, ont conclu les experts-psychiatres norvégiens. A son tour, le procureur a déclaré que le jeune homme était passible d'un internement dans un établissement psychiatrique. De cette façon il pourra, probablement éviter la prison.
L'extrémisme de droite a développé avec le temps chez Breivik «une schizophrénie paranoïaque», ont établi les experts. Le Norvégien de 32 ans croyait être «un Templier et commettait des meurtres par amour des humains», lit-on dans la conclusion des psychiatres. Leur rapport doit ensuite être examiné par une Commission médico-légale qui doit se prononcer sur son cas. Ensuite, ce sera au Tribunal de trancher sur l’issue du procès. Il est fort probable que Breivik puisse éviter la prison, estime le chargé de cours à la chaire du droit de l’Union Européenne de l’Académie du droit de Moscou Paul Kalinitchenko.
Ici, d’autres questions se posent, poursuit l’expert russe. Comment un déséquilibré s’est-il trouvé en possession d’une arme? Comment a-t-il pu préparer aussi longtemps ces attentats? Où regardaient les organes de sécurité, appelés à assurer le suivi des tendances extrémistes dans la société?
Une leçon pour l'Europe
«L’affaire Breivik» doit servir de leçon à toute l’Europe. Elle doit attirer l’attention à des mouvements radicaux, considère Vladislav Bélov, qui dirige le Centre des études germaniques à l’Institut de l’Europe de l’Académie russe des sciences.
«C’est un thème très compliqué relevant de la religion, du multiculturalisme et du choc de différents points de vue», explique-t-il. «Du moins, la société doit éviter une chose – certaines actions radicales, qui peuvent léser les intérêts des citoyens. Cet équilibre de la société démocratique occidentale entre la nécessité d’enrayer l’extrémisme et le besoin de respecter les valeurs démocratiques est, probablement, la pierre angulaire des processus qui sont en cours en Europe de l’Ouest: en Norvège, en Allemagne et dans d’autres pays. Il s'agit d'un processus qu'il faut suivre avec attention».
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