Le sang continue à couler en Europe Occidentale. Un incident des plus choquants s’est produit à Liège, en Belgique. Sur la place du Palais de Justice un certain Nordin Amrani âgé de 33 ans a d’abord lancé des grenades contre la foule, avant d'ouvrir le feu à la mitraillette. Le bilan est de six morts et plus de 130 blessés.
A peu près au même moment, dans le sud de l’Europe à Florence, un Italien de 50 ans a abattu au pistolet deux immigrés sénégalais et a blessé deux autres africains.
Leurs actions accomplies, les tireurs de Liège et de Florence ont mis fin à leurs jours. Selon les analystes, ces deux crimes peuvent être assimilés au carnage perpétré l'été dernier en Norvège par Anders Breivik.
Des meutriers sains en apparence
Le meurtrier de Liège était un repris de justice, psychiquement sain, et celui de Florence était un comptable aux opinions racistes mais parfaitement équilibré en apparence. Quant à Breivik, il n’a été reconnu psychopathe qu'une fois en prison. Mais avant les faits, il avait la réputation d’un fils à maman bien sage.
Tous les trois sont habitants de villes européennes prospères. Experts, criminalistes et psychologues sont déroutés et ne savent plus si on doit qualifier leurs actes de terroristes, de psychopatiques ou est-ce un problème toute récent.
Selon le docteur en psychologie Sergueï Enikolopov, tous ces incidents sanglants sont à placer sur le même plan.
«Si je dis que ces actes sont parallèles et interdépendants, c’est parce que les attaques terroristes sont toujours largement médiatisées. Les psychologues savent que ce genre d’information contribue à créer, d’une part, une atmosphère de peur et de terreur, et d’autre part, font monter le niveau général d’agressivité. Les attentats terroristes conduisent entre autres à s’identifier à l’ennemi. Une autre raison est l’atmosphère générale de flou et d’incertitude qui n’a apparemment rien à voir avec la crise financière, alors qu’en réalité l’évocation des problèmes financiers dans tous les pays européens déclenche également un mécanisme de recours à la violence ou au suicide permettant de surmonter la peur», explique le psychologue.
«Les services de santé psychique se montrent inefficaces dans tous les pays. Identifier les déviants psychiques particulièrement agressifs et prendre des mesures préventives à leur égard est une question très complexe si on veut respecter toutes les normes démocratiques. Nos sommes en présence non pas de quelques cas isolés mais d’un phénomène en gestation. Certains spécialistes sont contre la tendance à mettre dans le même panier les terroristes, les racistes et les psychopathes», ajoute-t-il.
La plupart des experts estiment que, malheureusement, le nombre des crimes violents et sans aucun motif apparent sera en progression aussi longtemps que ne s’améliorera pas le climat économique général. Cette attente à durée indéterminée n’incite guère à l’optimisme.
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