Le vice-président syrien, Farouk al-Chareh s’est rendu en Russie ce vendredi. Une source au Kremlin ayant requis l’anonymat s’est contenté de préciser qu’il aura à Moscou un "entretien sérieux" avec des responsables russes, selon l'agence officielle Itar-Tass.
Alors que le vice-président du Conseil de l’association russe de solidarité et de coopération avec les peuples d’Asie et d’Afrique a révélé que c’est l’association qui est derrière cette invitation, et que le responsable syrien devrait rencontrer le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov.
Cette visite intervient au lendemain d’un projet de loi déposé par Moscou au Conseil de sécurité lequel appelle à la nécessite de mettre fin à l’effusion de sang en Syrie.
Réitérant la position russe traditionnelle sur la crise syrienne, le document ne précise pas l’auteur des violences, ni n’exige non plus des sanctions contre le régime syrien, estimé « contreproductives » par le représentant de la Russie aux Nations Unies, Vitali Tchourkine.
Il propose de condamner la violence perpétrée "par toutes les parties, y compris l'usage disproportionné de la force par les autorités syriennes".
Curieusement, la Communauté internationale s’est voulue surprise par cet acte, arguant qu’elle ne s’attendait pas à ce que Moscou présente un projet de loi. Et des médias occidentaux se sont empressés de le saluer.
Même la France a décidé d’en parler d’un ton encourageant, évoquant par la voix de son ambassadeur à l'ONU, Gérard Araud, "un événement extraordinaire, puisque la Russie a enfin décidé de sortir de son inaction". Tout en déclarant toutefois que le texte mérite des « amendements car il est déséquilibré. Mais c'est un texte sur la base duquel nous allons négocier ».
Comme s’il s’agissait de montrer que les négociations escortées de pressions que les Occidentaux exercent sur Moscou sont en train de porter leurs fruits.
Pas longtemps. Le vendredi a apporté avec lui son lot de durcissement de ton, et Paris a affiché ses réserves plus ouvertement, estimant par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero qu’il est "inacceptable de mettre sur le même plan la répression du régime syrien et la résistance du peuple syrien”.
La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton y a également mis du sien, indiquant que les Etats-Unis sont prêts à travailler avec la Russie sur son projet, tout en précisant que le texte contient en l'état "des éléments que nous ne pourrions pas soutenir", comme "l'apparente parité" entre les forces de l'ordre et l'opposition.
Le mois d’octobre dernier, La Russie et la Chine ont opposé leur veto au sein du Conseil de sécurité, contre une résolution condamnant et sanctionnant la Syrie. Depuis, ces deux pays membres permanents de l’instance onusienne subissent des pressions énormes pour les rallier a la position des Occidentaux.
Pas de guerre civile en Syrie
A Moscou, le premier conseiller de l'ambassadeur syrien en Russie, Souleiman Abou Diab a affirmé qu’il n’y aura pas de guerre civile en Syrie, contestant un rapport de l'organisation internationale Human Rights Watch (HRW) évoquant un tel scénario.
"Il n'y aura pas de guerre civile en Syrie, car la conscience du peuple syrien, son éducation, ses racines historiques, son orgueil et sa culture ne lui permettent pas de la fomenter", a expliqué Abou Diab à l'agence russe Ria Novosti.
"Si une explosion devait se produire, cela aurait déjà eu lieu il y a quatre ou cinq mois", a-t-il indiqué avant de qualifier de partial et d'anti-syrien le rapport de HRW.
Anna Neistat, chercheuse senior auprès de la division Urgences de HRW, a annoncé jeudi lors d'une conférence de presse à RIA Novosti que la situation en Syrie avait atteint "un point de non-retour sur la voie menant à la guerre civile".
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=41756&cid=19&fromval=1&frid=19&seccatid=33&s1=1
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