On a longtemps cru que Abdelaziz Bouteflika s’était émancipé de ses tuteurs des services sans qui jamais il ne serait devenu chef de l’Etat. Celui qui ne voulait pas devenir un trois quart de président n’exerce pas plus, en vérité, le quart des prérogatives que lui assigne la Constitution.
La maladie y est responsable pour une petite part, mais le président de la République n’inspire ni conduit la politique du pays dans sa dimension interne et externe. Ce n’est, en tout cas, pas lui qui pourvoit aux emplois militaires et qui nomme les hauts dirigeants du DRS.
Le général-major Tewfik Médiène, toujours très puissant et inamovible à son poste qu’il occupe depuis une vingtaine d’années malgré la limitation d’âge et de la durée à cette très haute fonction, non seulement continue d’imposer Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement qui est son candidat favori à la prochaine élection présidentielle, mais vient souverainement de relever de ses fonctions son numéro deux, le patron de la DCE, le général Ahmed Kherfi plus connu sous le sobriquet de « Poclain » parce qu’il prend par brassée les affaires juteuses qui se concluent en Algérie y compris par des généraux en fonction ou à la retraite.
Ce proche de Monsieur Frère, Saïd Bouteflika, croyait bénéficier de la protection du président de la République et de l’immunité qu’il lui procure pour se livrer à son insatiable appétit des affaires.
Le général Othman Tartag dit Bachir qui a dirigé durant la décennie de sang le Centre principal militaire d’investigation [CPMI] de Ben Aknoun connu pour avoir été et d’être un lieu de torture et de liquidation des opposants, lui a succédé sans que Abdelaziz Bouteflika ait eu son mot à dire. Tewfik Médiène est en train de baliser le terrain à l’approche des prochaines élections et de montrer ses muscles aussi bien à la hiérarchie militaire qu’au clan du chef de l’Etat dont les jours sont comptés. Le DRS qui a déjà tracé la feuille de route pour les prochaines années, n’est pas prêt de changer sa stratégie et de renoncer au principe d’allégeance auquel sont soumis tous les acteurs politiques agréés.
Brahim Younessi
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