L’année 2011 est devenue une des plus contradictoire dans l'histoire moderne de l'Europe. La gestion de l’Union européenne est passée définitivement au «régime manuel», les mécanismes automatiques de l'euro-intégration ayant manifesté des défaillances. Et en outre, le principal ennemi de «l'Europe commune» se trouve dans son coeur – à Bruxelles.
Dès les premiers souffles de la crise financière, il est devenu évident que malgré une union monétaire et la liberté de déplacement au sein de l'union, les européens sont encore plus divisés qu'ils ne l'étaient dans les années 1970-1980. Comme le souligne à juste titre la revue italienne Limes «jamais dans l'histoire, un Lithuanien et un Chypriote, un Maltais et un Slovaque, un Italien et un Estonien, un Anglais et un Autrichien, sans parler des Français et des Allemands, ne vivaient sous un même toit, ne partageaient pas le pain quotidien, les idées et les sentiments profonds». Dans l'histoire de l'Europe, il y avait deux tentatives éloquentes de construire un empire continental avec sa nation au centre – napoléonienne et hitlérienne. Et la renaissance actuelle du nationalisme dans plusieurs pays de l'Europe de l'Est rappelle la viabilité de ces humeurs.
Des populations qui ne veulent pas suivre les règles communes
Donc les pays plus pauvres, comme l'Espagne, le Portugal ou les Pays Baltes, s’y opposent, tâchant de suivre leur propre identité et non celle qui leur est imposée de l’extérieur – a remarqué lors d’une discussion à la radio Voix de la Russie Elena Ponomareva, expert dans le domaine de la politologie comparative de l’institut MGIMO. «Je veux manger mon pain. Je veux boire mon eau, et non pas celle qui me sera apportée dans une bouteille, dans le meilleur des cas, de la Hollande. Je veux vivre dans ma maison qui me plaît, et non faite selon les standards des autres. Les humeurs semblables ont toujours existé dans les Etats européens, mais maintenant, elles se sont considérablement raffermies comme une réaction à l'imposition forcée des modèles dépersonnalisés», estime-t-elle.
Dans les années 1990, les Européens avaient, en effet, l'air plus unis. Mais cela se passait avant que l’Union européenne n'ait pas tenté une solution globale – intégrer dans «l'Europe commune» les pays qui non seulement n’avaient jamais vécu sous un même toit, mais qui se rapportaient, en plus, historiquement aux camps opposés. L'adhésion accélérée dans l’UE des États de l'Europe Centrale et Orientale a apporté à l'Union Européenne non pas des marchés financiers et commerciaux nouveaux, mais bien le regain des rancunes et des tendances qui parasitent l'unité.
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