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Sarkozy mis en cause dans l'affaire Karachi, indique Libération

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Sarkozy mis en cause dans l'affaire Karachi, indique Libération
Le président français Nicolas Sarkozy était au courant du versement de commissions en marge de la signature d'un contrat d'armement entre la France et le Pakistan à l'époque où il était ministre du Budget, affirme Libération lundi.
Le quotidien s'appuie sur le procès-verbal de l'audition d'un ancien haut fonctionnaire du ministère de la Défense, Gérard-Philippe Menayas, selon qui Nicolas Sarkozy, ministre du Budget en 1994, aurait donné son accord à la création d'une société basée au Luxembourg chargée de percevoir des commissions destinées à rémunérer des intermédiaires. Selon le journal, les juges chargés de l'enquête estiment que ces commissions ont pu générer des "rétrocommissions" destinées à financer la campagne de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Cette piste est déjà évoquée dans le dossier. Des documents saisis par les juges démontrent la création au Luxembourg de deux sociétés, Heine et Eurolux, pour recevoir cet argent, avec l'aval, selon un rapport de police luxembourgeois, d'Edouard Balladur et de Nicolas Sarkozy. L'ancien ministre UMP Renaud Donnedieu de Vabres a été mis en examen dans ce dossier, dite "Affaire Karachi", le 15 décembre dernier. "D'après son procès-verbal d'audition que nous avons pu consulter, l'ancien directeur administratif et financier de la DCNI, la branche internationale de la Direction des constructions navales (DCN devenue DCNS, NDLR), a déclaré au juge (Renaud Van Ruymbeke) que Nicolas Sarkozy avait donné son accord en 1994 à la création de la société luxembourgeoise Heine", écrit Libération. "Plusieurs auditions révèlent que Sarkozy a validé les commissions pour les ventes d'armes au Pakistan, revenues financer la campagne de Balladur. La ligne de défense du président est entamée", poursuit le quotidien. Le 22 septembre, Nicolas Sarkozy s'était déclaré "totalement étranger" à cette affaire. Les "rétrocommissions" évoquées proviendraient de commissions légales convenues en marge de la vente de sous-marins au Pakistan (84 millions d'euros) et de frégates à l'Arabie saoudite (200 millions d'euros) dans les années 1990.

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