Ahmed OuyahiaLe chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, a annoncé jeudi dans un discours devant les leaders de son parti, le Rassemblement National Démocratique, que son pays ne s'attend pas à un printemps démocratique, à l’instar de ce qui se passe dans la région arabe, rapportent des sites d’information arabes.
"Le peuple algérien n’est pas en train d’attendre un printemps démocratique pour entrer en démocratie", a-t-il dit, dans un discours à Alger, soulignant que "la liberté et la démocratie ne sont pas nouvelles en Algérie, mais elles ont juste besoin d’être développées".
"L’Algérie a organisé pendant les années de terrorisme des élections présidentielles en 1995, et des élections législatives et locales en 1997, la démocratie était à l’époque de mise", a-t-il relevé, ajoutant que "le peuple algérien a présenté un exemple au monde arabe depuis 20 ans, lorsqu’il a introduit le pluralisme des partis et de la presse, en allusion à la constitution de 1989 qui a décrété le pluralisme partisan".
"L’Algérie a vu entre 1989 et 1990 la création de 60 partis politiques, et plus de 50 journaux".
"Le monde a connu depuis la fin du siècle dernier, de nouvelles notions utilisées dans l’intérêt des plus forts, dont le droit d’ingérence, et le droit de protection des peuples", a-t-il déclaré.
'La notion du droit à l’ingérence humanitaire a vu le jour, dans la foulée de la première invasion de l’Irak, et celle du droit de protection des peuples, est intervenue dans une déclaration de l’organisation des Nations-Unies, lors de son 60ème anniversaire en 2005", a-t-il rappelé.
"Pourquoi le droit de protection des peuples n’a-t-il pas été utilisé en 2008, pour protéger le peuple palestinien de Gaza, et n’est-il pas utilisé aujourd’hui pour lever le blocus imposé à nos frères à Gaza", s’interroge-t-il, considérant le monde d’aujourd’hui comme celui des deux poids, deux mesures.
"Il ne faut pas que l’on oublie ce qui se passe dans le monde, et le lier à notre situation, pour dire que les Algériens ont lutté contre le terrorisme, ont résisté dans l’isolement pour protéger la République, et ont choisi en toute souveraineté, la consécration de l’intérêt national".
Ouhayia a récusé l’ingérence étrangère dans n’importe quel pays arabe, affirmant que le peuple algérien respecte la souveraineté des peuples, tout autant qu’il respecte sa souveraineté, et demeurera contre toute ingérence étrangère dans les affaires de n’importe quel Etat arabe, qu’elle soit de l’Orient ou de l’Occident.
"Le peuple algérien a reconquis son indépendance et sa liberté, après plus d’un siècle de colonisation, et a préservé sa démocratie même dans les douleurs du terrorisme, et la tragédie nationale, qu’il a vécue isolée pendant plus de dix ans", a-t-il rappelé.
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