«C'est une des premières photos qui a circulé sur Guantanamo. Elle servait à faire peur. Et ç'a réussi. J'étais terrorisé quand on m'a dit que je serais envoyé là-bas», raconte Moazzam Begg, ancien détenu de la base militaire américaine de Cuba, joint par téléphone. Le 25 janvier, cela fera sept ans que M. Begg, un ressortissant britannique, a été libéré de «Gitmo», où il a été détenu, pendant deux ans. Un de ses voisins de cellule a été le jeune canadien Omar Khadr. En novembre dernier, M. Begg a reçu une compensation du gouvernement de la Grande-Bretagne, pour le rôle que les autorités de son pays ont joué dans son arrestation et sa détention, qui n'ont jamais mené à procès. Mais l'ex-détenu n'a jamais tourné la page. Fondateur de l'organisation Cage Prisoners, le Londonien s'est lancé en croisade contre Guantanamo et les détentions arbitraires. Il est en contact avec une centaine d'anciens détenus. «Guantanamo, c'est 10 ans de vies gâchées», grommelle-t-il. Le problème, c'est que les États-Unis - sous quelque administration que ce soit - refusent de voir Guantanamo comme une question de droits de la personne. Les gens croyaient que Guantanamo était une lubie des faucons de Bush, mais ce n'est pas le cas. Ça s'inscrit dans la tradition américaine».
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