Ismaïl Haniyeh à Tunis. Un fait inimaginable il y a peu de temps. En l’accueillant, la Tunisie marque un tournant dans son soutien à la cause palestinienne, et rompt avec la politique d’antan, aveuglément alignée sur les desiderata de l’Occident.
De toute évidence, ce changement n’est pas né ex nihilo. Il a été rendu possible par la révolution tunisienne, le printemps arabe qui s’en est suivi ayant changé la donne régionale, et imposé de nouvelles réalités, auxquelles l’Occident n’a d’autre alternative que de se soumettre. Ce même Occident qui a tant honni les courants islamistes, les qualifiant pêle-mêle du vocable terroristes, se rapproche d’eux, pour tracer ensemble les contours de leurs relations futures. Le tout est de savoir, si les capitales occidentales sont prêtes aujourd’hui à changer de perception et d’attitude envers le mouvement islamiste Hamas.
Hamas dont la victoire aux élections législatives de 2006 organisées dans les territoires palestiniens, a engendré un refus mondial, accepte-t-il aujourd’hui de négocier avec l’Occident, et de faire des concessions afin qu’il soit reconnu et bénéficier du même traitement que le Fatah de Mahmoud Abbas. Cette évolution est peu probable, étant entendu que Hamas refuse d’une manière implacable toute reconnaissance d’Israël, alors que l’Occident place cette reconnaissance, comme condition sine qua non, à toute levée du veto sur le mouvement de résistance islamiste.
La Tunisie peut jouer les bons offices, le temps de la visite de Haniyeh, et favoriser un rapprochement entre Hamas et l’Occident, se réservant ainsi une médiation dans la cause palestinienne, un rôle longtemps joué par l’Egypte et à un degré moindre la Syrie. Cette démarche procède d’un pragmatisme politique, mais obéit à des lignes rouges, dont le refus de toute normalisation avec l’entité sioniste, en conformité avec une revendication intransigeante du peuple tunisien. Toujours est-il qu’un début de dialogue peut-être amorcé entre le Hamas et l’Occident. Loin d’être un hasard du calendrier, la présence simultanée d’Ismaïl Haniyeh et d’Alain Juppé, chef de la diplomatie française, en Tunisie, peut les conduire à se rencontrer, et à se parler. Le cas échéant, ce sera juste pour briser la glace, car les différends sont profonds entre les deux parties, il n'y a qu’à voir la manière dont sont perçues la réconciliation palestinienne, et l’intention de formation un gouvernement d’unité nationale palestinien. Un processus qui semble s’accélérer du fait des changements survenus dans la région, et face auquel l’Etat hébreu fulmine et menace.
A l’issue de son entretien avec Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, Ismaïl Haniyeh a déclaré à la presse que "sa visite en Tunisie vise à briser l’embargo politique imposé au gouvernement palestinien élu, ainsi que l’embargo économique imposé à Gaza depuis la victoire de Hamas aux élections de 2006".
"La Palestine n'est pas un slogan politique sur la scène tunisienne, mais c’est un engagement national, religieux et nationaliste", a-t-il dit. Le chef du gouvernement de Gaza a rendu hommage à la Tunisie en ces termes, "nous avons souffert d'un blocus économique et politique, et avons été reniés par d’anciens gouvernement, mais le printemps arabe qui a commencé de Tunisie a rendu justice à Gaza, et au gouvernement élu", a-t-il souligné.
Né en 1963 dans le camp des réfugiés de shati, Ismaïl Haniyeh ne bénéficie pas d’un large réseau de relations internationales. L’homme est connu pour sa simplicité, et mène une vie d’ascète, loin du faste des palais. Dans un portrait de lui paru sur le site d'al-jazeera en janvier 2009, et traduit à l'époque par Gnet, Ismaïl Haniyeh est présenté comme "le premier chef du gouvernement à prononcer le prêche à la Mosquée, à y diriger la prière, à avoir appris le coran par cœur, et à s’asseoir sur le trottoir du point de passage, comme tous les passants, en attente qu’il s’ouvre pour qu’il puisse le traverser et rejoindre le siège de son département".
Ismaïl Haniyeh était assiégé à Gaza et sa tournée actuelle dans plusieurs pays de la région arabe et en Turquie, constitue sa première sortie de la bande de Gaza depuis l'arrivée au pouvoir de Hamas en juin 2007 et du durcissement de l’embargo israélien contre Gaza.
H.J
http://www.gnet.tn
Hamas dont la victoire aux élections législatives de 2006 organisées dans les territoires palestiniens, a engendré un refus mondial, accepte-t-il aujourd’hui de négocier avec l’Occident, et de faire des concessions afin qu’il soit reconnu et bénéficier du même traitement que le Fatah de Mahmoud Abbas. Cette évolution est peu probable, étant entendu que Hamas refuse d’une manière implacable toute reconnaissance d’Israël, alors que l’Occident place cette reconnaissance, comme condition sine qua non, à toute levée du veto sur le mouvement de résistance islamiste.
La Tunisie peut jouer les bons offices, le temps de la visite de Haniyeh, et favoriser un rapprochement entre Hamas et l’Occident, se réservant ainsi une médiation dans la cause palestinienne, un rôle longtemps joué par l’Egypte et à un degré moindre la Syrie. Cette démarche procède d’un pragmatisme politique, mais obéit à des lignes rouges, dont le refus de toute normalisation avec l’entité sioniste, en conformité avec une revendication intransigeante du peuple tunisien. Toujours est-il qu’un début de dialogue peut-être amorcé entre le Hamas et l’Occident. Loin d’être un hasard du calendrier, la présence simultanée d’Ismaïl Haniyeh et d’Alain Juppé, chef de la diplomatie française, en Tunisie, peut les conduire à se rencontrer, et à se parler. Le cas échéant, ce sera juste pour briser la glace, car les différends sont profonds entre les deux parties, il n'y a qu’à voir la manière dont sont perçues la réconciliation palestinienne, et l’intention de formation un gouvernement d’unité nationale palestinien. Un processus qui semble s’accélérer du fait des changements survenus dans la région, et face auquel l’Etat hébreu fulmine et menace.
A l’issue de son entretien avec Hamadi Jebali, chef du gouvernement tunisien, Ismaïl Haniyeh a déclaré à la presse que "sa visite en Tunisie vise à briser l’embargo politique imposé au gouvernement palestinien élu, ainsi que l’embargo économique imposé à Gaza depuis la victoire de Hamas aux élections de 2006".
"La Palestine n'est pas un slogan politique sur la scène tunisienne, mais c’est un engagement national, religieux et nationaliste", a-t-il dit. Le chef du gouvernement de Gaza a rendu hommage à la Tunisie en ces termes, "nous avons souffert d'un blocus économique et politique, et avons été reniés par d’anciens gouvernement, mais le printemps arabe qui a commencé de Tunisie a rendu justice à Gaza, et au gouvernement élu", a-t-il souligné.
Né en 1963 dans le camp des réfugiés de shati, Ismaïl Haniyeh ne bénéficie pas d’un large réseau de relations internationales. L’homme est connu pour sa simplicité, et mène une vie d’ascète, loin du faste des palais. Dans un portrait de lui paru sur le site d'al-jazeera en janvier 2009, et traduit à l'époque par Gnet, Ismaïl Haniyeh est présenté comme "le premier chef du gouvernement à prononcer le prêche à la Mosquée, à y diriger la prière, à avoir appris le coran par cœur, et à s’asseoir sur le trottoir du point de passage, comme tous les passants, en attente qu’il s’ouvre pour qu’il puisse le traverser et rejoindre le siège de son département".
Ismaïl Haniyeh était assiégé à Gaza et sa tournée actuelle dans plusieurs pays de la région arabe et en Turquie, constitue sa première sortie de la bande de Gaza depuis l'arrivée au pouvoir de Hamas en juin 2007 et du durcissement de l’embargo israélien contre Gaza.
H.J
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