Sans l’euro, le prix de l’essence à la pompe s’envolerait lorsque le prix du pétrole s’envole. Que répondez-vous à cela ?
Cette question mérite une utile mise au point. À savoir que le taux de change de l’euro par rapport au dollar n’a pas grand-chose à voir avec le prix du carburant payé à la pompe par le consommateur.
Il faut en effet rappeler qu’en France, le total de la fiscalité représente plus de 60 % du prix payé à la pompe. Ainsi, en janvier 2008, pour un litre de Super Sans Plomb 95 facturé 1,34 € à la pompe, les taxes payées à l’État (TVA et TIPP) représentaient 0,82 € (soit 61 % du prix), les frais de raffinage et de distribution empochés par les compagnies pétrolières représentaient 0,13 €, et le prix du « pétrole brent » livré à Rotterdam (incluant donc les frais d’exploration, de production et de transport) représentait seulement 0,39 €, c’est-à-dire nettement moins cher qu’un litre d’eau minérale.
Le poids prépondérant de la fiscalité dans le prix de l’essence à la pompe, qui tient au fait que la fiscalité pétrolière représente en France la 4ème ressource budgétaire de l’État, explique aussi pour quelle raison les consommateurs américains paient leur essence beaucoup moins cher que nous, et cela alors même que le dollar ne cesse de dégringoler par rapport à l’euro. La fiscalité pétrolière étant de l’ordre de 15 % aux États-Unis (le prix moyen de l’essence à la pompe y est d’environ 3,1 dollars le gallon (3,8 litres ), soit 0,54 € par litre ou deux fois et demi moins cher qu’en France.
Vu depuis une station-service, l’avantage présumé du taux de change de l’euro par rapport au dollar n’existe nullement, tout au contraire.
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