WASHINGTON, (Xinhua) -- La loi sur l'immunité judiciaire proposée en faveur du président yéménite sortant Ali Abdallah Saleh n'est pas un élément nouveau, mais fait partie du processus de transition politique en cours dans ce pays, a déclaré lundi le Département d'Etat américain.
"Ce n'est pas un élément nouveau. Les dispositions sur l'immunité ont fait l'objet de négociations dans le cadre des démarches du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) pour faire en sorte que Saleh accepte de céder le pouvoir", a indiqué à des journalistes la porte-parole du Département d'Etat Victoria Nuland.
"Ces dispositions doivent être codifiées dans la loi. Ce processus est en cours en ce moment et n'est pas encore arrivé à son terme", a-t-elle ajouté.
Le nouveau gouvernement de coalition du Yémen a approuvé dimanche la loi sur l'immunité et l'a soumise au vote du Parlement. En vertu de l'accord conclu sous l'égide du CCG et signé par M. Saleh et l'opposition le 23 novembre 2011, le Parlement yéménite devrait adopter cette loi en faveur du président Saleh avant sa démission.
Conformément à cet accord, l'adjoint de M. Saleh, Abd-Rabbu Mansour Hadi, a formé en décembre dernier un gouvernement de coalition dirigé par l'opposition, et a annoncé que l'élection présidentielle aurait lieu le 21 février 2012. Ces mesures visent avant tout à mettre fin à 11 mois de manifestations réclamant la fin des 33 ans de règne de M. Saleh.
La loi sur l'immunité, cependant, est contestée par une partie des Yéménites. Des milliers de manifestants entraînés par l'opposition demandent que M. Saleh soit poursuivi en justice pour avoir ordonné la répression des manifestations ces onze derniers mois.
"Vous savez que dans ces cas de figure, il est souvent difficile de faire partir l'homme fort du régime le moment venu, s'il n'est pas sûr que sa sécurité soit garantie", a expliqué la porte-parole à propos de cette loi.
"Alors vous savez, ce processus, dans une certaine mesure, lui permet de s'effacer pour que le vice-président Hadi et l'opposition puissent mettre en application le plan de transition, et c'est donc une chose utile", a-t-elle estimé.
Bien que M. Saleh ait décidé de ne pas se rendre pour le moment aux Etats-Unis pour des soins médicaux, sa demande de visa se trouve toujours à l'ambassade américaine à Sanaa, a-t-elle par ailleurs fait savoir.
"Mais Saleh et son équipe ont demandé que leurs passeports leur soient rendus. Donc, vous savez, on ne sait pas exactement ce qui se passe", a-t-elle ajouté.
M. Saleh a déclaré le mois dernier qu'il se rendrait aux Etats-Unis pour un examen médical, mettant ainsi l'administration Obama dans une situation délicate en l'obligeant à avoir affaire à un dirigeant impopulaire.
Des responsables yéménites ont déclaré la semaine dernière que le voyage aux Etats-Unis n'avait jamais été une option pour le président Saleh et que ce dernier tenait à rester au Yémen pour garantir le succès de la passation de pouvoir sous l'égide du CCG.
http://french.news.cn/monde/2012-01/10/c_131352347.htm
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