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Carrefour de la grève, printemps de la grève

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Carrefour de la grève, printemps de la grève

ventru_f1_q20.jpgArrivée de la grève, et dans un grand groupe privé. Le gouvernement rêvait de nous distraire avec ses hobbys préférés – niqab, prière de rue, roms, patients psy – mais il doit faire face à un gros retour au réel : les salariés veulent des salaires décents !  Incroyable mais vrai.

Et là, ils font moins les malins, les évanescents encravatés qui nous servent de « ministres ». Le maire de Neuilly, aujourd’hui tricard à Neuilly, s’était fait élire sur le slogan « Travailler plus pour gagner plus ». Et ça avait marché ! Il faut dire que pour assoir sa victoire, le maire de Neuilly, calé sur l’électoral traditionnel de la Droite, avait puisé dans toutes les facettes de son charme pour séduire l’électorat mouvant du FN. Ces crétins affectifs, trop contents qu’on leur parle dans le creux de l’oreille, avaient suivi. Eh oui, chères amies et chers amis, notre grande République fait et défait ses rois grâce aux plus ahuris de ses électeurs. Restons calmes.

Donc « Travailler plus pour gagner plus ». De la physiologie plus que la politique, car c’est du genre « Boire plus pour pisser plus ». Qu’on puisse élire un président de la République sur de telles bases est assez affolant, mais bon. Sauf que ce slogan mictionnel, à l’épreuve,  ça ne marche pas.

Pour les salariés de Carrefour et leurs syndicats, le compte est moins romancé : une augmentation des salaires de seulement 1,08% sur l'année, des effectifs en baisse de 10 % en deux ans, soit 8.000 suppressions d'emploi, et 6 milliards d'euros pour les actionnaires.Le tout orchestré par les lascars de la Fouquet’s Band.

Hier, ça a coincé de partout, sauf semble-t-il dans la région parisienne où les syndicats sont moins implantés. Les 65 000 salariés du groupe veulent qu’on leur rende des comptes.

Des rayons vides et des dirigeants livides : la direction, constatant le séisme, a soudain appelé aux vertus du dialogue social.

Serge Corfa, de la CFDT Services, résume en une formule : « C'est la première fois que je vois toutes les organisations appeler à la grève le même jour, après 38 ans chez Carrefour ». A la mi-journée, entre 150 des 200 hypermarchés avaient été affectés.

Je leur souhaite bien entendu d’aller le plus loin possible.

Mais il me semble aussi que nous assistons à un renouveau du conflit social. Ces dernières années, c’était soit les conflits nationaux, comme pour les retraites, gérés in fine par les syndicats des grandes entreprises publiques ou des transporteurs pétroliers, soit les salariés d’entreprises ravagées par les plans sociaux.

Là, c’est un retour de la grève dans un grand groupe privé, et pour des revendications salariales.

La grève dans le secteur privé est de plus en plus difficile. Les salaires sont faibles, notamment du fait du recours abusif au temps partiel, et les charges de la vie de tous les jours, prélèvements bancaires à l’appui, flinguent le salaire dès qu’il est versé. Toute grève devient un sacrifice. Aussi, cette grève à Carrefour, d’ampleur nationale, me parait être un indicateur particulièrement parlant des difficultés économiques qui font le quotidien.

Un défi pour le ministère de l’emploi. Mais qui se rappelle seulement le nom de ce ministre ? Ministre sûrement préoccupé à préparer un Grenelle des choux farcis ou un passionnant débat de l’UMP sur la maltraitance des coléoptères.

 

la bourse par L'assiette au beurre 1




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