Selon l’information officieuse mais pour autant démentie diffusée par le Financial Times Detschland, le FMI, la BCE, la Commission Européenne et le Ministère des finances des États-Unis seraient favorables à la création d’un super-fonds de l’UE de l’ordre d’un trillion et demi d’euros. Il est prévu de l’approvisionner en commun: deux fonds de stabilisation européens plus une provision de 500 milliards de dollars consentie par le FMI. Ce mur devrait en principe résister à l’assaut des tempêtes financières en puissance. La parole est à notre observateur Sergueï Gouk.
Un autre journal allemand à savoir «Handelsblatt» a cependant fait savoir que fin février le PDG de la BCE Mario Dragi allait ouvrir les «écluses financières» pour les banques qui se verront proposer plus d’un trillion d’euros pour une durée de trois ans et à taux d’intérêt proche du zéro.
La France, l’Italie et l’Espagne devront rembourser rien qu’entre février et avril leurs dettes souveraines de l’ordre de 300 milliards d’euros. A en croire les calculs du banquier suisse Jean-Claude Mariethod, les États et les banques de l’UE devront d’ici la fin de l’année rembourser solidairement aux créanciers la somme monstrueuse de plus de trois trillions d’euros.
Certes, la BCE n’a pas le droit de financer directement les budgets étatiques mais on peut le faire par le biais des crédits accordés aux banques nationales. Cette méthode qui consiste à se débarasser des dettes anciennes en contractant de nouvelles a cependant l’air encore plus vilain. Les experts financiers ont l’habitude de dire en l’occurrence que les politiciens achètent tout simplement le temps dans l’espoir que la récession changera sinon en boom économique mais au moins en reprise. Voici le commentaire de Ruslan Greenberg, directeur de l’Institut d’économie et membre correspondant de l’Académie des sciences.
«C’est vrai qu’ils achètent le temps mais il est vrai aussi qu’ils achètent le calme. Tout rentrera dans les limites de la normale dès lors que l’économie se mettra à tourner et commencera la croissance économique».
Pourtant, rien ne permet d’affirmer que les financiers se précipiteront pour abreuver de crédits le secteur économique réel. En décembre, après avoir reçu les crédits de la BCE, ils ont vite fait de remettre l’argent sur les compes de la même BCT parce que c’est plus sûr. Rien ne les empêche de refaire ce numéro une fois de plus.
«Eux (les banquiers) on des craintes parce qu’ils ne voient pas une volonté ferme. Il est évident qu’on les invite à serrer les ceintures et à étoffer les déficits, d’une part, et donner, d’autre part, un coup d’accélérateur à l’économie».
L’establishment européen devra forcément choisir entre la parcimonie budgétaire et les injections financières dans le secteur économique réel. Les dettes ont poussé l’Europe dans l’impasse et maintenant les nouvelles dettes doivent l’aider à s’en sortir.
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