L’Union africaine a affirmé hier à Alger, par la voix de l'un de ses cadres, qu'elle ne disposait d'"aucune preuve" attestant de l'existence de mercenaires engagés en Libye, en proie à un conflit armé depuis plusieurs semaines. "Nous avons eu connaissance d'accusations par voie médiatique de participation de mercenaires africains en Libye (...) mais nous n'avons pas reçu de preuve de l'existence de mercenaires engagés dans ce conflit", a déclaré hier à Alger le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union, l'Algérien Ramtane Lamamra.
Pour ce diplomate, qui s'adressait à la presse en marge d'entretiens entre le Président Abdelaziz Bouteflika et les membres du comité de l'UA sur la Libye, il pourrait même s'agir de "manipulation de faits" et de "propagande". Il a ajouté, à l'appui, que la partie gouvernementale libyenne elle-même "dément catégoriquement avoir fait appel à des combattants étrangers".
L'Algérie a également eu à démentir hier l'existence de preuves sur la prétendue participation de ressortissants algériens dans des actes de mercenariat en Libye. Relevant que la Libye abrite "d'importantes communautés de ressortissants d'Afrique subsaharienne et d'Afrique du Nord", M. Lamamra a indiqué que la sécurité des travailleurs étrangers en Libye était "une préoccupation pour l'UA et constitue une partie intégrante de la feuille de route africaine". S'agissant des efforts diplomatiques africains en faveur d'une solution pacifique au conflit en Libye, M. Lamamra a affirmé que la priorité pour l'organisation continentale était d'aboutir à un "cessez-le-feu immédiat" pour instaurer une paix et une stabilité "durable" dans ce pays. Concernant les discussions avec les dirigeants du Comité national de transition libyen (CNT), il les a qualifiées "de franches et fraternelles, mais pas conclusives à ce stade". "Nous avons bon espoir que ce débat avec le CNT se poursuivra", a-t-il ajouté.
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