Les événements actuels au Proche-Orient et en Afrique du Nord ne se limiteront pas aux pays arabes et influeront forcément sur la situation dans d’autres régions, estime le directeur de l’Institut russe d’études orientales Vitali Naoumkine."Actuellement on assiste à un processus large et varié de transformations socio-politiques, un nouveau type du mouvement révolutionnaire, auquel participent principalement les couches intellectuelles moyennes de la société et ce qu’on appelle la "jeunesse de l’ère internet", a-t-il déclaré mardi lors d’une conférence de presse à RIA Novosti.
Selon l'expert, les mouvements de protestation dans les pays arabes sont différentes de toutes les révolutions antérieures connues et ont plusieurs "lignes de front": socio-économique, ethnique et religieuse où les principaux litiges éclatent entre les représentants de la même religion, l’islam. Par ailleurs, "la situation est différente dans les Etats arabes, et il faut aborder les événements dans chaque pays comme un phénomène distinct."
En commentant la situation en Libye, M. Naoumkine a déclaré qu’une "lutte entre les tribus et les clans [avait] lieu dans le pays" et que "l’Etat [était] dans l’impasse." Selon l’expert, les rebelles ne sont intéressés par aucune médiation, ils ne mèneront pas de négociations impliquant la préservation du pouvoir entre les mains de Mouammar Kadhafi ou des membres de sa famille.
A la mi-février, en Libye ont débuté des manifestations dont but était d'obtenir la démission de Kadhafi qui régnait depuis plus de 40 ans et qui se sont transformées par la suite en confrontation armée entre l’armée gouvernementale et les rebelles. Le 17 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution prévoyant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye et offrant la possibilité d’une ingérence militaire étrangère dans la situation de ce pays d’Afrique du Nord. En particulier la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis participent aux opérations des forces de la coalition qui ont débuté le 19 mars.
"Si Kadhafi restait au pouvoir, tout accord de trêve serait suicidaire pour les rebelles. La probabilité d’un compromis dans cette situation est très faible", estime Vitali Naoumkine.
En ce qui concerne la Syrie, il a fait remarquer que "le président Bachar Assad devra forcément faire des concessions, notamment compte tenu des particularités ethniques du pays, telles que le "facteur kurde" et la présence de réfugiés irakiens", dont le nombre atteindrait 2 millions selon certaines estimations.
Cependant, Assad réussira à maintenir la stabilité en Syrie, d’autant plus que c’est dans l’intérêt de la majorité des pays voisins, a conclu M. Naoumkine.
Les émeutes ont commencé en Syrie le 18 mars, dans la petite ville de Deraa, située à la frontière jordanienne. Elles ont été provoquées par l’arrestation d’un groupe d’écoliers qui tagguaient des slogans antigouvernementaux sur les murs. Les habitants sont descendus dans la rue pour exiger leur libération. Par la suite, les émeutes ont éclaté dans d’autres régions. Selon des informations officieuses, au moins 90 personnes ont été tuées.
L’avis de l’expert est différent en ce qui concerne la situation au Yémen. Selon lui, des événements dramatiques attendent ce pays. M. Naoumkine a déclaré que "de toute évidence, le régime changera dans le pays, et le président yéménite Ali Abdallah Saleh devra partir."
Le 18 mars, Saleh a annoncé l’instauration de l'état d’urgence pour 30 jours en raison des importantes manifestations antigouvernementales. Cette mesure a été prise après que les forces yéménites eurent ouvert le feu contre les manifestants à Sanaa où, selon la presse occidentale, plus de 50 personnes ont été tuées et près de 300 blessées. Le président yéménite a regretté la mort de gens, mais a nié la responsabilité de la police.
Selon M. Naoumkine, aujourd’hui l’Iran, où les "manifestations progouvernementales sont bien plus nombreuses que les antigouvernementales", joue le rôle du garant de la stabilité au Proche-Orient.
"Je pense que dans le contexte des événements dans le monde arabe, l’Iran acquiert une grande force, il exerce une plus grande influence sur la situation dans la région, qu’avant janvier 2011", a fait remarquer le chercheur.
M. Naoumkine estime qu’à court terme l’Iran réussira à maintenir la stabilité intérieure. Cependant, comme d’autres pays de la région, il devrait tirer des leçons des événements.
Au cours des derniers mois, beaucoup de pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord ont été touchés par des protestations populaires qui ont déjà conduit à l’effondrement des régimes en place en Tunisie et en Egypte.
Les manifestations antigouvernementales ont également eu lieu en Algérie, en Irak, en Jordanie, au Maroc à Oman, à Bahreïn et en Syrie. En Libye, les émeutes ont dégénéré en affrontements armés entre les rebelles et l’armée.
Selon l'expert, les mouvements de protestation dans les pays arabes sont différentes de toutes les révolutions antérieures connues et ont plusieurs "lignes de front": socio-économique, ethnique et religieuse où les principaux litiges éclatent entre les représentants de la même religion, l’islam. Par ailleurs, "la situation est différente dans les Etats arabes, et il faut aborder les événements dans chaque pays comme un phénomène distinct."
En commentant la situation en Libye, M. Naoumkine a déclaré qu’une "lutte entre les tribus et les clans [avait] lieu dans le pays" et que "l’Etat [était] dans l’impasse." Selon l’expert, les rebelles ne sont intéressés par aucune médiation, ils ne mèneront pas de négociations impliquant la préservation du pouvoir entre les mains de Mouammar Kadhafi ou des membres de sa famille.
A la mi-février, en Libye ont débuté des manifestations dont but était d'obtenir la démission de Kadhafi qui régnait depuis plus de 40 ans et qui se sont transformées par la suite en confrontation armée entre l’armée gouvernementale et les rebelles. Le 17 mars, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la résolution prévoyant l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne en Libye et offrant la possibilité d’une ingérence militaire étrangère dans la situation de ce pays d’Afrique du Nord. En particulier la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis participent aux opérations des forces de la coalition qui ont débuté le 19 mars.
"Si Kadhafi restait au pouvoir, tout accord de trêve serait suicidaire pour les rebelles. La probabilité d’un compromis dans cette situation est très faible", estime Vitali Naoumkine.
En ce qui concerne la Syrie, il a fait remarquer que "le président Bachar Assad devra forcément faire des concessions, notamment compte tenu des particularités ethniques du pays, telles que le "facteur kurde" et la présence de réfugiés irakiens", dont le nombre atteindrait 2 millions selon certaines estimations.
Cependant, Assad réussira à maintenir la stabilité en Syrie, d’autant plus que c’est dans l’intérêt de la majorité des pays voisins, a conclu M. Naoumkine.
Les émeutes ont commencé en Syrie le 18 mars, dans la petite ville de Deraa, située à la frontière jordanienne. Elles ont été provoquées par l’arrestation d’un groupe d’écoliers qui tagguaient des slogans antigouvernementaux sur les murs. Les habitants sont descendus dans la rue pour exiger leur libération. Par la suite, les émeutes ont éclaté dans d’autres régions. Selon des informations officieuses, au moins 90 personnes ont été tuées.
L’avis de l’expert est différent en ce qui concerne la situation au Yémen. Selon lui, des événements dramatiques attendent ce pays. M. Naoumkine a déclaré que "de toute évidence, le régime changera dans le pays, et le président yéménite Ali Abdallah Saleh devra partir."
Le 18 mars, Saleh a annoncé l’instauration de l'état d’urgence pour 30 jours en raison des importantes manifestations antigouvernementales. Cette mesure a été prise après que les forces yéménites eurent ouvert le feu contre les manifestants à Sanaa où, selon la presse occidentale, plus de 50 personnes ont été tuées et près de 300 blessées. Le président yéménite a regretté la mort de gens, mais a nié la responsabilité de la police.
Selon M. Naoumkine, aujourd’hui l’Iran, où les "manifestations progouvernementales sont bien plus nombreuses que les antigouvernementales", joue le rôle du garant de la stabilité au Proche-Orient.
"Je pense que dans le contexte des événements dans le monde arabe, l’Iran acquiert une grande force, il exerce une plus grande influence sur la situation dans la région, qu’avant janvier 2011", a fait remarquer le chercheur.
M. Naoumkine estime qu’à court terme l’Iran réussira à maintenir la stabilité intérieure. Cependant, comme d’autres pays de la région, il devrait tirer des leçons des événements.
Au cours des derniers mois, beaucoup de pays du Proche-Orient et d’Afrique du Nord ont été touchés par des protestations populaires qui ont déjà conduit à l’effondrement des régimes en place en Tunisie et en Egypte.
Les manifestations antigouvernementales ont également eu lieu en Algérie, en Irak, en Jordanie, au Maroc à Oman, à Bahreïn et en Syrie. En Libye, les émeutes ont dégénéré en affrontements armés entre les rebelles et l’armée.
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