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La Berd va étendre sa mission et soutenir la démocratie dans le monde arabe

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La Berd va étendre sa mission et soutenir la démocratie dans le monde arabe


La Berd, banque créée il y a vingt ans pour aider les anciens pays communistes à passer à l'économie de marché, a lancé samedi le processus pour étendre sa mission vers les pays du monde arabe, en plein bouleversement, et soutenir leur marche vers la démocratie.

Les 63 États et organisations qui contrôlent la banque, réunis depuis vendredi à Astana, capitale du Kazakhstan, ont entamé les démarches pour faire évoluer ses statuts et étendre aux pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient sa zone d'activité, pour l'instant limitée à l'Europe, l'ex-URSS et la Mongolie.
"Une telle évolution serait une contribution majeure à la réponse de la communauté internationale au printemps arabe", a souligné la banque dans un communiqué, en se disant en mesure d'investir 2,5 milliards d'euros par an au sud de la Méditerranée.

La Berd avait fait part dès février de sa volonté d'investir dans les pays du monde arabe, dont plusieurs sont le théâtre de soulèvements populaires, pour y soutenir le processus de démocratisation.
Plusieurs États sont en première ligne pour recevoir ces investissements: l'Égypte a demandé formellement l'an dernier à en bénéficier, et le Maroc (actionnaire comme elle de la Banque) a exprimé son "vif intérêt" à faire de même.
La Tunisie, à l'avant-garde des bouleversements politiques de ces derniers mois, est également en tête de liste des pays où la Berd pourrait s'implanter.
Le soutien des actionnaires n'est pas une surprise, plusieurs parmi les plus influents (France, Allemagne, États-Unis...) ayant milité publiquement en faveur d'une telle évolution.
Les actionnaires de la Berd comprennent les 29 États où elle intervient, les principaux pays développés, plus quelques autres pays extra-européens, parmi lesquels l'Égypte, le Maroc et Israël.
Mais les détails pratiques restent encore à régler: les modalités, le calendrier et les contours géographiques de l'élargissement de la Berd n'ont pas été fixés, et ces changements nécessiteront une révision de ses statuts.
Les actionnaires ont demandé au conseil d'administration de la Berd de leur présenter d'ici au 31 juillet des propositions concrètes, et devront ensuite ratifier à l'unanimité l'évolution des statuts, qui pourrait prendre un an et demi.
Mais la Berd va étudier les possibilités de commencer à investir "le plus vite possible" dans de nouveaux pays, avant même la fin de cette procédure, via la mise en place de "fonds spéciaux". Son président, Thomas Mirow, a affirmé qu'elle comptait commencer à opérer dès le printemps 2012 en Égypte et peut-être au Maroc.
Concernant les contours du nouveau champ d'action de la Berd, M. Mirow a expliqué que les actionnaires devaient trancher entre une zone très large, recouvrant "l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient", ou des formules plus restrictives comme la "Méditerranée méridionale" ou le "pourtour méridional de l'Europe".
L'élargissement de la Berd devra par ailleurs respecter plusieurs conditions. Il sera soumis à des "réformes politiques et économiques" dans les pays concernés, devra se faire sans nouvelle rallonge des actionnaires (qui ont récemment porté de 20 à 30 milliards d'euros les ressources de la banque), et ne devra pas affecter les investissements dans sa zone d'intervention actuelle.
La Berd n'a en effet pas terminé sa mission dans les anciens pays communistes. Seule la République tchèque a cessé, en 2007, de recevoir ses investissements. La banque prévoit encore d'investir entre 8,5 et 9 milliards d'euros par an jusqu'en 2015 dans sa zone actuelle, qui va de l'Europe centrale et orientale à l'Asie centrale, et de la Baltique au Bosphore.

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