Un proverbe tunisien dit :"Quand le taureau chute les couteaux foisonnent".
C'est dire que tant qu'il est debout personne n'ose l'approcher même si
l'envie de l’abattre est forte. Ce proverbe cher aux Tunisiens de toutes
confessions s'applique bien à Dominique STRAUSS-KAHN (DSK) dont la mère
était juive d'origine russo-tunisienne (sépharade) et le père juif alsacien
(ashkénaze).
Une semaine s’est écoulée depuis l’arrestation de DSK (le 15 mai 2011).
Ce jour là des policiers en civil l'ont fait descendre de l'avion Air-France
en partance pour Paris. Cette date marque, désormais, le basculement de sa vie.
Que s’est-il passé quelques heures plus tôt dans la suite 2806 du Sofitel de
New-York ? Pour le moment seuls DSK (présumé coupable) et la femme de chambre
(présumée victime) le savent réellement.
Cet homme de 62 ans tant estimé et redouté concomitamment et respectivement
de la gauche et de la droite françaises, a été nommé en 2007 à la tête du
FMI. Cette nomination arrangeait pour des motifs différents, les deux clans
politiques. Il s'est trouvé à jouer un rôle d'importance planétaire avec
rang de chef d'État et avec tous les égards dus à ce rang, sauf de
l'immunité diplomatique (un handicap majeur qui le fera arrêter sans qu'il
puisse se prévaloir d'une quelconque exception).
Comme tout être humain, il a ses faiblesses. Dans Le journal Libération du
16/05/2011, DSK disait qu'il avait trois difficultés à surmonter s'il
voulait briguer un mandat présidentiel (dans l'ordre) : "Le fric, les femmes
et sa judéité." Dans le même article, il annonçait qu'il redoutait
d'être piégé par une femme. Était-ce prémonitoire ?
Toujours est-il qu'à ce jour, soit une semaine jour pour jour, nous n'avons
pas encore d'éléments suffisamment tangibles pour écarter la thèse du
piège (du complot comme certains aiment la qualifier). Les zones d'ombre sont
très nombreuses :
Un personnage aussi important avec rang de chef d'État sans gardes du corps
devant la porte de sa suite ?
Dans ce genre d'établissement, le ménage des chambres ne se fait-il pas avec
la porte ouverte, pour des questions de précautions et de clarté ?
Pourquoi la femme de ménage est-elle entrée sans utiliser sa carte
magnétique ? Ceci aurait déterminé l’heure exacte de son passage.
Que penser de l’absence de caméras de surveillance dans le couloir ? Elles
auraient permis de connaître l'heure du passage de la femme de ménage, le
moment de sa sortie et surtout dans quelles conditions.
DSK prend le temps de payer sa note avant de partir ; ce comportement ne
correspond pas à quelqu’un ayant commis les accusations qui pèsent sur lui.
Il aurait pu partir en hâte et se faire débiter ou se faire présenter la note
ultérieurement.
Tout comme le fait de téléphoner de l'aéroport pour qu'on lui rapporte le
mobile oublié dans cette suite. C'est ainsi qu'il s'était fait repérer.
Depuis une semaine les médias ne parlent que de DSK avec photos à l'appui à
tel point que tous les autres évènements nationaux et internationaux ont été
occultés.
La présumée victime, employée du Sofitel New-York, rarement citée, se
nommerait Nafissatou Diallo. Mère célibataire de 32 ans d'origine guinéenne,
elle vivrait dans le Bronx avec sa fille Dana, âgée de 16 ans. Son entourage
la dit jolie, calme et sans histoire.
Deux scénarii sont possibles :
1/ DSK cède à la tentation et se croyant puissant pense que son charme et son
pouvoir lui permettent tout. Il tente sa chance avec la présumée victime. Elle
refuse ses avances et repousse son "audace".
2/ DSK se fait bel et bien piégé : la présumée victime subit le chantage
"de la green card" et fait ce qu'on la somme de faire pour continuer à vivre
aux USA. Et DSK cède à ses démons. La thèse du complot ("international" :
la Russie, les USA, la France, la Chine, etc …) fascine les Français qui du
coup en oublient toute compassion pour la présumée victime. Si cette thèse se
confirme, elle n'aurait pu aboutir sans son penchant pour les femmes.
À présent, il faut attendre la conclusion de la justice américaine qui
n'est pas du tout comparable à celle de la France sur bien des aspects. DSK a
pu obtenir au bout d'une semaine d'incarcération, sa mise en liberté
provisoire. Elle va lui coûter très cher financièrement. La justice
américaine ne veut pas courir le risque de le voir s'échapper. En plus des
possibilités dont il dispose (situation financière, soutiens politiques et
autres), l'antécédent Roman POLANSKI ne joue pas en sa faveur et la France
n'extrade pas ses ressortissants.
Ce qui s'est produit aura des incidences bien au-delà des deux familles
concernées. Les dommages collatéraux toucheront à des degrés divers tous
ceux qui avaient DSK dans leurs rouages. Le FMI qui perd un homme très
compétent. Le PS qui avait un candidat potentiel pour effacer la déconvenue
connue avec Ségolène Royal. La France qui le comptait parmi ses hommes
politiques d'envergure internationale.
D'autres y trouvent une aubaine qu'ils n'espéraient même pas dans les
rêves les plus optimistes. Et Nicolas SARKOZY est en tête de liste. Ce fils
d'immigrés, dont la mère a des origines juives, pense que la France doit
durcir davantage ses conditions d'accueil d'immigrés. Il avait appuyé la
nomination de DSK à la tête du FMI en 2007 pour l'éloigner de la scène
politique française. Il pensait que ce dernier y prendrait goût et ne se
présenterait pas en 2012. Maintenant, il en a la certitude.
Quelle que soit l'issue de ce procès, les antécédents de DSK, qui étaient
plutôt occultés par la presse française, ne lui permettront plus d'obtenir
l'adhésion des votants. Un homme qui donne l'impression de ne pas pouvoir
contrôler certaines pulsions, même blanchi d’un tel scandale, ne sera plus
en mesure de représenter la France.
Certes, les Français ont franchi beaucoup d'étapes et peuvent se prévaloir
d'une certaine ouverture d'esprit : les libertés d'opinion, de pensée et de
religion sont bien mentionnées dans la constitution française, mais les
Français sont-ils prêts mentalement à ce que leur Président soit de
confession juive (ou autre que je ne formulerai pas), de couleur, une femme, un
homosexuel ou seulement un coureur ? À ce jour je peux affirmer que ce n'est
pas demain la veille.
Dans ce qui se joue sous nos yeux, on ne peut éprouver que de la révolte
devant un tel gâchis ; il y a quelque chose de profondément pathétique. Les
deux protagonistes de cette histoire sont d’ores et déjà des victimes ; ils
ne maîtrisent plus leur image, leur vie est désormais livrée aux chacals, à
la curiosité malsaine de ceux qui sont en quête de sensationnel, de ceux qui
voient dans cette affaire, l’occasion trop belle de satisfaire leur propre
ambition. Je ne cite que le fait suivant : les postes de procureur de justice
aux États-Unis sont pourvus selon un mode électif, cette affaire devient dès
lors un enjeu pour leur carrière future.
L’idée qui ressort pour l’heure de tout ce déballage est une dernière
interrogation : DSK n’aurait-il pas, au fond, péché par une trop grande
naïveté ? Ne serait-ce pas là sa plus grande faiblesse ?
Lotfi AGOUN
http://lotfi-agoun.blogspot.com/
C'est dire que tant qu'il est debout personne n'ose l'approcher même si
l'envie de l’abattre est forte. Ce proverbe cher aux Tunisiens de toutes
confessions s'applique bien à Dominique STRAUSS-KAHN (DSK) dont la mère
était juive d'origine russo-tunisienne (sépharade) et le père juif alsacien
(ashkénaze).
Une semaine s’est écoulée depuis l’arrestation de DSK (le 15 mai 2011).
Ce jour là des policiers en civil l'ont fait descendre de l'avion Air-France
en partance pour Paris. Cette date marque, désormais, le basculement de sa vie.
Que s’est-il passé quelques heures plus tôt dans la suite 2806 du Sofitel de
New-York ? Pour le moment seuls DSK (présumé coupable) et la femme de chambre
(présumée victime) le savent réellement.
Cet homme de 62 ans tant estimé et redouté concomitamment et respectivement
de la gauche et de la droite françaises, a été nommé en 2007 à la tête du
FMI. Cette nomination arrangeait pour des motifs différents, les deux clans
politiques. Il s'est trouvé à jouer un rôle d'importance planétaire avec
rang de chef d'État et avec tous les égards dus à ce rang, sauf de
l'immunité diplomatique (un handicap majeur qui le fera arrêter sans qu'il
puisse se prévaloir d'une quelconque exception).
Comme tout être humain, il a ses faiblesses. Dans Le journal Libération du
16/05/2011, DSK disait qu'il avait trois difficultés à surmonter s'il
voulait briguer un mandat présidentiel (dans l'ordre) : "Le fric, les femmes
et sa judéité." Dans le même article, il annonçait qu'il redoutait
d'être piégé par une femme. Était-ce prémonitoire ?
Toujours est-il qu'à ce jour, soit une semaine jour pour jour, nous n'avons
pas encore d'éléments suffisamment tangibles pour écarter la thèse du
piège (du complot comme certains aiment la qualifier). Les zones d'ombre sont
très nombreuses :
Un personnage aussi important avec rang de chef d'État sans gardes du corps
devant la porte de sa suite ?
Dans ce genre d'établissement, le ménage des chambres ne se fait-il pas avec
la porte ouverte, pour des questions de précautions et de clarté ?
Pourquoi la femme de ménage est-elle entrée sans utiliser sa carte
magnétique ? Ceci aurait déterminé l’heure exacte de son passage.
Que penser de l’absence de caméras de surveillance dans le couloir ? Elles
auraient permis de connaître l'heure du passage de la femme de ménage, le
moment de sa sortie et surtout dans quelles conditions.
DSK prend le temps de payer sa note avant de partir ; ce comportement ne
correspond pas à quelqu’un ayant commis les accusations qui pèsent sur lui.
Il aurait pu partir en hâte et se faire débiter ou se faire présenter la note
ultérieurement.
Tout comme le fait de téléphoner de l'aéroport pour qu'on lui rapporte le
mobile oublié dans cette suite. C'est ainsi qu'il s'était fait repérer.
Depuis une semaine les médias ne parlent que de DSK avec photos à l'appui à
tel point que tous les autres évènements nationaux et internationaux ont été
occultés.
La présumée victime, employée du Sofitel New-York, rarement citée, se
nommerait Nafissatou Diallo. Mère célibataire de 32 ans d'origine guinéenne,
elle vivrait dans le Bronx avec sa fille Dana, âgée de 16 ans. Son entourage
la dit jolie, calme et sans histoire.
Deux scénarii sont possibles :
1/ DSK cède à la tentation et se croyant puissant pense que son charme et son
pouvoir lui permettent tout. Il tente sa chance avec la présumée victime. Elle
refuse ses avances et repousse son "audace".
2/ DSK se fait bel et bien piégé : la présumée victime subit le chantage
"de la green card" et fait ce qu'on la somme de faire pour continuer à vivre
aux USA. Et DSK cède à ses démons. La thèse du complot ("international" :
la Russie, les USA, la France, la Chine, etc …) fascine les Français qui du
coup en oublient toute compassion pour la présumée victime. Si cette thèse se
confirme, elle n'aurait pu aboutir sans son penchant pour les femmes.
À présent, il faut attendre la conclusion de la justice américaine qui
n'est pas du tout comparable à celle de la France sur bien des aspects. DSK a
pu obtenir au bout d'une semaine d'incarcération, sa mise en liberté
provisoire. Elle va lui coûter très cher financièrement. La justice
américaine ne veut pas courir le risque de le voir s'échapper. En plus des
possibilités dont il dispose (situation financière, soutiens politiques et
autres), l'antécédent Roman POLANSKI ne joue pas en sa faveur et la France
n'extrade pas ses ressortissants.
Ce qui s'est produit aura des incidences bien au-delà des deux familles
concernées. Les dommages collatéraux toucheront à des degrés divers tous
ceux qui avaient DSK dans leurs rouages. Le FMI qui perd un homme très
compétent. Le PS qui avait un candidat potentiel pour effacer la déconvenue
connue avec Ségolène Royal. La France qui le comptait parmi ses hommes
politiques d'envergure internationale.
D'autres y trouvent une aubaine qu'ils n'espéraient même pas dans les
rêves les plus optimistes. Et Nicolas SARKOZY est en tête de liste. Ce fils
d'immigrés, dont la mère a des origines juives, pense que la France doit
durcir davantage ses conditions d'accueil d'immigrés. Il avait appuyé la
nomination de DSK à la tête du FMI en 2007 pour l'éloigner de la scène
politique française. Il pensait que ce dernier y prendrait goût et ne se
présenterait pas en 2012. Maintenant, il en a la certitude.
Quelle que soit l'issue de ce procès, les antécédents de DSK, qui étaient
plutôt occultés par la presse française, ne lui permettront plus d'obtenir
l'adhésion des votants. Un homme qui donne l'impression de ne pas pouvoir
contrôler certaines pulsions, même blanchi d’un tel scandale, ne sera plus
en mesure de représenter la France.
Certes, les Français ont franchi beaucoup d'étapes et peuvent se prévaloir
d'une certaine ouverture d'esprit : les libertés d'opinion, de pensée et de
religion sont bien mentionnées dans la constitution française, mais les
Français sont-ils prêts mentalement à ce que leur Président soit de
confession juive (ou autre que je ne formulerai pas), de couleur, une femme, un
homosexuel ou seulement un coureur ? À ce jour je peux affirmer que ce n'est
pas demain la veille.
Dans ce qui se joue sous nos yeux, on ne peut éprouver que de la révolte
devant un tel gâchis ; il y a quelque chose de profondément pathétique. Les
deux protagonistes de cette histoire sont d’ores et déjà des victimes ; ils
ne maîtrisent plus leur image, leur vie est désormais livrée aux chacals, à
la curiosité malsaine de ceux qui sont en quête de sensationnel, de ceux qui
voient dans cette affaire, l’occasion trop belle de satisfaire leur propre
ambition. Je ne cite que le fait suivant : les postes de procureur de justice
aux États-Unis sont pourvus selon un mode électif, cette affaire devient dès
lors un enjeu pour leur carrière future.
L’idée qui ressort pour l’heure de tout ce déballage est une dernière
interrogation : DSK n’aurait-il pas, au fond, péché par une trop grande
naïveté ? Ne serait-ce pas là sa plus grande faiblesse ?
Lotfi AGOUN
http://lotfi-agoun.blogspot.com/
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