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Ferry et la philosophie de l'argent

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Ferry et la philosophie de l'argent
Ministre dégagé pour son incompétence notoire, Ferry avait fermé son bec car il s’était fait promettre par Chirac la tête de liste aux Européennes dans le Nord. Ce gros malin s’en est senti très honoré,… mais il attend encore le coup de fil de Chirac lui confirmant cette place si confortable.  

Alors, plus ministre, et pas élu, il fallait que Ferry reprenne son travail, ce qui était d’une cruauté sans fin. Le gouvernement l’a nommé directeur délégué d’un truc créé pour lui « le Conseil d’Analyse de la Société » chargé de pondre des rapports destinés à éclairer le gouvernement sur ses choix stratégiques. Ce qui est évidemment du foutage de gueule absolu quand on liste le nombre de structures étatiques qui font exactement la même chose.

Allez faire un tour sur le site de ce machin. Vous serez frappé par l’intensité du travail et le caractère percutant des analyses. Si le pays va si bien, c’est grâce au Conseil d’Analyse de la Société, pas de doute.

Enfin,… L’essentiel est que ce travail harassant justifie un plein temps pour  notre héro philosophique, qui n’a pratiquement plus le temps de passer sur les plateaux télé.  Sur le plan administratif, Ferry obtient une dispense d’enseignement et garde sa paie, vu les immenses services rendus à la patrie. Le système a duré de 2004 à 2010. C’était légal, mais très copain copain.

Oui, mais voilà, le système se coince la rentrée 2010. La dispense de cours n’est pas renouvelée, et le président de l’Université Paris-VII demande à notre Ferry d’assurer ses cours. Après deux lettres des 14 octobre et 15 novembre, le président se fâche le 31 mai en le sommant d’effectuer ses heures de cours, qui justifient un salaire de 4 499,04 €. quand même (pour 192 heures de cours au total dans l’année…)

Ferry était bien au courant, et s’en était ému auprès de Valérie Pécresse, le 7 mai.

« Madame la ministre, chère Valérie,9782081214682.jpg

« aurais-tu la gentillesse de donner les instructions à tes services afin que ma dispense de cours puisse être renouvelée pour une nouvelle période de trois ans, à compter du 1er octobre 2010.

« Je t’embrasse. » 

Et voilà ! Elle est pas belle la vie ? Tout à fait en phase avec le sinistre Laurent Wauquiez : « Quelle est pour moi la principale injustice dans notre pays ? C’est que celui qui travaille n’ait pas un véritable écart avec celui qui bénéficie des minima sociaux. »

Le problème est qu’avec la loi sur l’autonomie des universités, « ma chère Valérie » ne peut plus donner ordre qu’on me dispense de cours, même si « je l’embrasse ».

Hier, l’info est tombée : Matignon va rembourser l’université, et j’imagine, rehausser d’autant la rémunération directe du président-délégué du  Conseil d’analyse de la Société. On atteindra les 7 000 par mois. A ce stade, ce n’est plus du droit administratif, mais le plus élégant des ballets entre le moralisme et la bonne gestion.

Mais il reste une bonne nouvelle. En effet, personne n’est obligé de lire les rapports essoufflés du Conseil d’analyse de la Société, alors que les étudiants auraient du subir les cours de Ferry. Un prédateur philosophique mis hors d’état de nuire… Je reconnais bien là toute l’humanité de « ma chère Valérie » et « je l’embrasse ».

Et pour remplacer le cours, je me permets de vous conseiller:



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