Mes vieilles copines de Gauche ont des larmes plein les yeux : en 1981, la Mitte faisait 27% des voix, avec un PC qui lui tannait le cul, propulsant vers une victoire au second tour. Aujourd’hui, la strong Titine, l’évanescent DSK ou le slim Hollande se ramassent à 21, 22%.
Une Droite, une Gauche : un truc de vieux boxeurs. C’est la fin d’un système.
Ces accros au tableau d’avancement de la politique, de Droite ou de Gauche ont oublié une chose : l’électeur existe, et une voix en vaut une autre. Ecoutez le peuple quand il vous dit quelque chose, et surtout quand il vous le dit à plusieurs reprises. Mais il n’y a plus personne. Copé est un naze autant que Désir, Bertrand est un usurpateur comme Montebourg, et Sarko pas plus que Martine (idem DSK) ne savent parler au peuple. UMP et PS cumulés ne font plus que 42 % dans l’opinion. Fin du film.
Je suis bien clame et bien tranquille car je ne vois pas un instant Marine, la nouvelle mère Denis de la politique, gagner quoi que ce soit, à part un peu de fric grâce à son score. Toute victoire suppose des alliances, et Marine ne veut s’allier avec personne car son souhait est de perdre avec un score honorable. Son programme est tellement bidon qu’elle ne tiendrait pas quinze jours au pouvoir, et pas davantage aux commandes d’un conseil général.
Sarko avait siphonné l’électorat FN en blanchissant le programme d’exclusion frontiste, jouant sur le rejet du vieux Jean-Marie. Sarko gros malin qui se prend aujourd’hui un râteau maximal : Marine a viré les veilles badernes (Pendant que l'ex-occident Longuet devient ministre des armées), et elle n’a pas manié la gégène à Alger. Sarko, qui avait rendu le discours FN présentable, prend tout en retour sur vilain museau. Le siphonneur est siphonné. Et comment pourrait-il rebondir, alors qu’il n'est porteur d’aucun discours mais seulement de slogans publicitaires ?
Les vieilles et les vieux, nés comme moi dans les années 50 savent qu’alors l’opposition entre la Droite et la Gauche, nourrie par la guerre froide, représentait beaucoup. Aujourd’hui, et alors le Gouvernement de 2012 devra avant tout gérer la dette, ce clivage est un pneu crevé.
Il reste des différences, bien sûr, comme dans tout groupe d’amis, comme dans toute famille. Le PS et le PC signant le programme commun connaissaient des oppositions fondamentales. Les gaullistes et les giscardiens gouvernaient ensemble alors que sur bien des points ils étaient d’un autre monde. Tout çà, c’est fini.
Regardons le réel.
D’un côté, ceux qui fondent tout l’exclusion, qui diabolisent ce qui ressemble à un étranger et qui ont pour programme : « l’homme est un loup pour l’homme, alors je m’entraine pour être le plus fort ». Historiquement, ils ont toujours tout perdu, et de partout. Mais ils foncent, et font maints dégâts sur leur passage.
De l’autre, ceux qui savent que l’humanité n’a rien inventé de mieux que l’humanisme, et que la démocratie n’existe pas sans la solidarité. Devant les crises, ils donnent l’impression de faillir, mais ils ont pour eux cette force essentielle : rien n’est possible sans la générosité et la solidarité. Au fil de l’histoire, ils gagnent, comme hier en Tunisie et en Egypte.
Sarko a fait de l’exclusion le centre de son action, et Marine revient aujourd’hui revendiquer son bien… Qu’ils gèrent leurs affaires, et Sarko sombrera dans les bras de Marine. Dégage…
Il reste à reconstruire, et la France a bien assez de forces pour le faire. Encore une série de sondages, et les démocrates vont se réveiller. Leur problème ne sera pas Marine, mais les appareils politiques qui sclérosent le pays.
Redécouper la Droite et la Gauche n’est plus un programme ; c’est juste une réalité.