"Justice est faite !" s'était bizarrement exclamé Barack Obama après que ses troupes, paraît-il, eurent jeté en mer la dépouille de Ben Laden. Le président américain dira-t-il la même chose après l'exécution de Troy Davis, que des témoins ont prétendu reconnaître comme l'assassin d'un policier simplement à cause de la couleur de sa peau?
Lorsque j'étais enfant, à la fin des années soixante, en voyant les images de la répression visant les militants des droits civiques, je me disais que les USA étaient un pays particulièrement barbare où je n'irais jamais. Un mois après l'abandon des poursuites contre un homme que je crois coupable de viol et au matin de l'exécution d'un homme qui s'est dit jusqu'au bout innocent du crime dont on l'accusait, je me demande si les USA ont vraiment évolué, malgré l'élection d'un président à la peau (un peu) noire dont on a fait tant de cas.
New-York : Strauss-Kahn, blanc de peau, riche et puissant, est accusé d'avoir sadiquement violé une femme de chambre à la peau noire, pauvre, immigrée : il ne passe que trois nuits en prison et, grâce aux avocats de la mafia payés à prix d'or, il repart dans son pays au bout de quelques semaines et s'invite sur la chaîne de télévision la plus regardée où le reçoit une amie journaliste. Sa présumée victime, pour sa part, est lynchée par la presse. Troy Davis, noir de peau, est désigné comme coupable par 9 témoins, dont 7 se rétractent. Après 22 ans passés dans le couloir de la mort, il est exécuté sans preuve, malgré le tollé que déclenche cette injustice, condamnée par le pape en personne.
Imaginons qu'un Troy Davis, travaillant dans un hôtel new-yorkais, ait été accusé par Anne Sinclair d'avoir essayé de la violer. Serait-il en liberté aujourd'hui ? Non, il serait détenu à Rikers Island et le procès qui l'enverrait en prison pour le reste de ses jours ne serait qu'une formalité.
Le procureur de Paris va très prochainement rendre un avis sur la plainte pour tentative de viol déposée par Tristane Banon. Même si cet avis ne changera rien au fait que, de toute façon, une instruction aura lieu dans cette affaire, on aimerait que la justice française, par l'attention qu'elle portera à cette plainte, nous donne l'impression d'être un peu moins injuste que la justice américaine.
Que de bonnes raisons d'aller protester le 24 septembre à 14 h devant le palais de Justice de Paris, en soutien à Tristane Banon, à Nafissatou Diallo et à toutes les femmes violées et maltraitées, quelle que soit leur couleur !
www.claude-ribbe.com
Lorsque j'étais enfant, à la fin des années soixante, en voyant les images de la répression visant les militants des droits civiques, je me disais que les USA étaient un pays particulièrement barbare où je n'irais jamais. Un mois après l'abandon des poursuites contre un homme que je crois coupable de viol et au matin de l'exécution d'un homme qui s'est dit jusqu'au bout innocent du crime dont on l'accusait, je me demande si les USA ont vraiment évolué, malgré l'élection d'un président à la peau (un peu) noire dont on a fait tant de cas.
New-York : Strauss-Kahn, blanc de peau, riche et puissant, est accusé d'avoir sadiquement violé une femme de chambre à la peau noire, pauvre, immigrée : il ne passe que trois nuits en prison et, grâce aux avocats de la mafia payés à prix d'or, il repart dans son pays au bout de quelques semaines et s'invite sur la chaîne de télévision la plus regardée où le reçoit une amie journaliste. Sa présumée victime, pour sa part, est lynchée par la presse. Troy Davis, noir de peau, est désigné comme coupable par 9 témoins, dont 7 se rétractent. Après 22 ans passés dans le couloir de la mort, il est exécuté sans preuve, malgré le tollé que déclenche cette injustice, condamnée par le pape en personne.
Imaginons qu'un Troy Davis, travaillant dans un hôtel new-yorkais, ait été accusé par Anne Sinclair d'avoir essayé de la violer. Serait-il en liberté aujourd'hui ? Non, il serait détenu à Rikers Island et le procès qui l'enverrait en prison pour le reste de ses jours ne serait qu'une formalité.
Le procureur de Paris va très prochainement rendre un avis sur la plainte pour tentative de viol déposée par Tristane Banon. Même si cet avis ne changera rien au fait que, de toute façon, une instruction aura lieu dans cette affaire, on aimerait que la justice française, par l'attention qu'elle portera à cette plainte, nous donne l'impression d'être un peu moins injuste que la justice américaine.
Que de bonnes raisons d'aller protester le 24 septembre à 14 h devant le palais de Justice de Paris, en soutien à Tristane Banon, à Nafissatou Diallo et à toutes les femmes violées et maltraitées, quelle que soit leur couleur !
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