« François Fillon a jugé mardi totalement infondées nos informations prêtant à l’agence de notation Standard & Poor’s l’intention de placer prochainement sous perspective négative le AAA français, écrivait La Tribune du 29 novembre dernier. « Je peux vous dire que La Tribune raconte n’importe quoi », a dit le Premier ministre à Reuters en marge d’un séminaire consacré à la Révision générales des politiques publiques. » Et devinez ce qu’on apprend aujourd’hui même ? « L’agence de notation Standard & Poor’s a placé ce lundi soir quinze pays de la zone euro sous surveillance négative, comme l’annonçait La Tribune au sujet de la France il y a moins d’une semaine. Cette dernière risque une dégradation de deux crans de sa précieuse note AAA. » Et le quotidien économique d’enfoncer le clou : « La Tribune avait révélé, dans son édition du 29 novembre, que S&P allait placer l’Hexagone sous perspective négative « d’ici dix jours ». François Fillon avait alors répondu : « La Tribune raconte n’importe quoi ». Finalement, six jours seulement auront suffi… » « Hi-han », aurait réagi Fillon. Le godelureau du ministère de l’Economie, François Baroin, a pour sa part piteusement suggéré que « la règle d’or » sur le retour à l’équilibre budgétaire pourrait être soumise au vote du Congrès avant la présidentielle. Comme si cette mascarade allait changer quoi que ce soit ! Comme si toujours plus de rigueur permettait de relancer l’économie ! On voit le résultat pitoyable de ce dogme libéral partout en Europe, mais les insolents s’entêtent. « L’union nationale, ce serait vraiment bien en France », a ajouté Baroin. L’union nationale pour mettre le peuple à genoux, oh la magnifique idée de la droite ! Et Hollande qui tend la main à François Bayrou, l’homme qui n’a que « la dette, la dette, la dette » à la bouche depuis toujours ! Et cette fixation sur le triple A, n’est-elle pas dérisoire ? Quand la France emprunte à 3,122% et l’Allemagne à 2,200%, la note de notre pays n’est-elle pas déjà de facto dégradée ? Pour mémoire, les taux grecs en sont à 32% : voilà les effets de la cure d’austérité infligée par nos bons docteurs Diafoirus. Quant à Nicolas Sarkozy, il estime aujourd’hui que la situation est « grave » et que le pays a « besoin d’union », (…) a assuré un des proches du chef de l’État, participant au petit déjeuner de la majorité », comme le rapporte Le Point. Il peut bien gesticuler tant qu’il veut, l’insupportable lapin Duracel de l’Elysée, avec ses projets de nouveaux traités promettant toujours plus d’alignement sur cette stupide politique de soumission aux marchés financiers – et à l’Allemagne qui n’en démord pas. D’abord parce qu’elle tue dans l’oeuf toute reprise, comme dit plus haut, et ensuite parce que les financiers, par définition, en veulent toujours davantage. Le triple A est déjà perdu : n’est-ce pas temps de résister, plutôt que de rejouer jusqu’à la nausée le personnage de Daladier à Munich ? Mais selon RTL, la carne s’accroche à l’illusion : « Si on perd le triple A, je suis mort », dirait-il en privé. Messieurs des agences de notation, tirez les premiers !
Plume de presse
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