Le deuxième réacteur de la centrale nucléaire japonaise de Mihama située à 320 km à l’ouest de Tokyo dans la préfecture de Fukui, a été arrêté jeudi 7 décembre suite à des problèmes techniques.
Selon l’opérateur de la centrale Kansai Electric Power le réacteur a dû être arrêté à cause d’une fuite d’eau dans le système de refroidissement.
Manque d'informations
La situation de la centrale de Mihama ressemble à la tristement célèbre centrale de Fukushima au printemps dernier.
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Mihama a résisté au séisme du 11 mars. Il est donc peut probable que la fuite d’eau signalée soit liée au tremblement de terre. On ne sait pas s’il y a eu une fuite de particules radioactives.
«Vu la façon dont se sont déroulés les événements dans la centrale nucléaire de Fukushima, je ne vois aucune raison de faire confiance aux déclarations des autorités nippones. A Fukushima, elles ont menti à maintes reprises en ce qui concerne la situation dans la centrale nucléaire. Aujourd’hui les déclarations des autorités ne permettent pas de tirer de conclusions fiables. Il existe cependant un grave danger pour l’environnement et la population», estime, suspect, Ivan Blokov, de Greenpeace.
La situation est d’autant plus grave que les spécialistes japonais n’ont pas de formation suffisante pour faire face aux situations d’urgence, déplore Maxime Chingarkine, spécialiste russe en sécurité nucléaire.
«C’est la société américaine Westinghouse Electric qui a mis au point les plans de tous les réacteurs nippons. Mais cette société ne fournit pas d’assistance pour l’exploitation des réacteurs. Les Japonais le font eux-mêmes mais ils ne sont pas assez compétents pour le faire», explique-t-il.
Plus que neuf centrales
Avec l’arrêt du réacteur à Mihama il ne reste plus que neuf centrales nucléaires opérationnelles sur les 54 que compte le Japon. Elles ont presque toutes été arrêtés pour des tests.
Mais toutes les centrales nucléaires nipponnes risquent d’être fermées à cause des protestations. Le pays pourrait définitivement renoncer au nucléaire civil en avril prochain. L’accident de Mihama pourrait avoir pour effet d’augmenter l’hostilité de l’opinion publique à l’égard du nucléaire. Les réacteurs arrêtés pour cause de tests risquent alors de ne jamais être remis en marche.
Dans ce cas les Japonais devront consacrer près de 40 milliards de dollars supplémentaires pour importer des hydrocarbures de l’étranger.
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