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La révolution arabe ou le Waterloo diplomatique français.

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Pour la première fois de son histoire, la diplomatie française s’est trouvée caution de copinage docile envers des régimes sanguinaires et non résultante d’une vision mûrie, pensée et mise en exécution par des professionnels bien initiés à la pratique diplomatique.
La révolution arabe ou le  Waterloo diplomatique français.
Normalement lorsqu’une révolution  populaire éclate de par le monde, elle
doit-être vue comme un hommage à la France et, particulièrement, à son
peuple et à son. Histoire.  De même que lorsque deux joueurs exécutent un
une-deux réussi cela est, toujours, un hommage rendu au Brésil et son
légendaire équipe de football.  
Or qu’elles soient abouties ou en cours, toutes les révoltions arabes ont
montré la France dans un jours que peu de ses amis lui souhaitent.  
Une France qui, d’une façon ou d’une autre, semble pleurer sur des
dictateurs en déroute emportés par le printemps des peuples qui souffle
actuellement sur le monde arabe.

Certes, sur ces dictateurs, le président Sarkozy avait fondé toute son
approche diplomatique méditerranéenne mêlant ainsi une méconnaissance
réelle de la géostratégie avec l’impatience d’une administration
française qui, sous sa houlette, est décidée d’accomplir une coupure avec
tout ce qui fut dans le passé son succès sur la scène internationale.

De ce fait, et pour la première fois de son histoire, la diplomatie
française s’est trouvée caution de copinage docile envers des régimes
sanguinaires et non résultante d’une vision mûrie, pensée et mise en
exécution par des professionnels bien initiés à la pratique diplomatique.  
Aussi, c’est la première fois que certaines plumes plus habituées aux
courbes de la finance et l’économie  décident et conseillent dans les
affaires diplomatiques. Pis, ces plumes sont aidées dans cette mission par,
tantôt,  certains préfets réputés loyaux au prince plus que tout autre
chose, ou, tantôt, par des avocats affairistes plaidant, souvent implicitement,
leur propre cause ainsi que celle de leurs clients de dictateurs.  

Depuis, en matière diplomatique, la France n’a cessé  de défrayer la
chronique. Et, d’une déroute à une autre, les diplomates français
chevronnés ne peuvent que pleurer en secret la régression irréversible
qu’ils vivent.  

Cependant, le coup de massue fut donné à ce corps jadis prestigieux par la
révolution arabe en cours. En fait, la médiocratie entourant le président
Sarkozy n’a pas compris que la diplomatie arabe est pour la France ce que fut
ce village des Alpes pour César : qu’il est mieux d’y être le premier que
le second à Rome.  

Dès lors l’atlantisme déclaré et assumé de l‘État français depuis la
présidence actuelle a fait que la France n’est ni première dans le monde
arabe ni seconde dans le reste du monde. Et ce dans une époque ou l’Histoire
se fait et se vit de l’autre rive de la méditerranée. Car, c’est,
justement, cette rive arabe qui, qu’on le veuille ou non, a permit à la
France d’occuper pour plus d’un demi siècle une position très enviable sur
la scène internationale : une sympathie démesurée qui contraste avec  la
nature, jugée très modeste,  de son engagement réel.  

Il est incontestable, en effet, que la fameuse politique arabe fut, avant
tout, bénéfique pour la France, car elle lui a assuré une présence
prépondérante dans cette région  où les puissances se bousculent et se
marchent sur les pieds afin d’y faire une place au soleil.  

S’il fut un temps où les représentants de la France volaient vers cette
Orient compliqué pour y répandre, certes avec des idées simples ou
contradictoires, leur message de liberté, force est de craindre, aujourd’hui,
qu’ils s’y soient point  invités du tout. Ce qui pour la France sonne un
Waterloo diplomatique sans précédent depuis, au moins, la guerre d’Algérie.

En somme, l’Histoire que, depuis l’autre rive de la méditerranée, la
jeunesse arabe écrit aujourd’hui  par son sang est, du moins jusqu’à
présent, inconnue et crainte ; néanmoins, il est fort probable que cette
Histoire se fera sans la France.

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