Après les deux principales formations de l’opposition turque, le Parti républicain du Peuple (CHP, social-démocrate) et le Parti de l’Action nationaliste (MHP, droite nationaliste laïque) (voir notre article «Erdogan fortement contesté par son opposition sur sa politique syrienne » mis en ligne le 18 novembre), c’est une autre formation qui condamne la politique syrienne du gouvernement d’Erdogan : le Saadet – ou Parti de la Félicité – a certes obtenu des résultats modestes aux législatives de juin dernier – 1,24% et pas de représentants élus – mais tel quel il est néanmoins la quatrième force politique turque. Et surtout, contrairement aux partis laïques de gauche et de droite que sont le CHP et le MHP, le Saadet se réclame de l’Islam politique. Il est d’ailleurs issu, comme l’AKP d’Erdogan, de l’ancien Parti de la Prospérité dissous en 1998.
Au moins la moitié de la Turquie contre la ligne Erdogan
Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 16 décembre, le président du Parti de la Félicité, Mustafa Kamalak, a affirmé à son tour qu’Erdogan était manipulé, dans le dossier syrien, par les Américains qui cherchaient à réaliser leurs desseins dans la région au détriment de l’intérêt national turc. Il a expressément dénoncé la mise en œuvre du plan américain contre la Syrie par le gouvernement d’Ankara. Et au passage, il s’en est pris à la désinformation véhiculée par nombre de médias occidentaux et arabes, l’accusant d’être responsable du sang répandu en Syrie.
Plus concrètement encore, Mustafa Kamalak s’est dit opposé au déploiement de radars de l’OTAN sur le territoire turc.
Le chef du Saadet a conclu que la seule issue possible et acceptable à la crise résidait dans le dialogue national entre Syriens.
Dans le même temps, le vice-président du Parti républicain du Peuple (CHP), le député Farouk Logoglu,en visite à Washington, a réaffirmé que la Turquie devait suivre une politique indépendante à l’égard de la Syrie, « un pays voisin ». Il a notamment critiqué l’éventualité d’une « zone sécuritaire » que les Occidentaux imposeraient en Syrie ce qui, selon lui, ne peut que déboucher sur une guerre.
Autre réaction allant dans le même sens, celle du secrétaire général du Parti des Travailleurs turcs (extrême-gauche), Osman Yelmaz qui a dénoncé, à la télévision syrienne, l’appui du gouvernement Erdogan aux groupes armés sévissant en Syrie.
Ainsi sa politique syrienne a valu à Recep Tayyip Erdogan la condamnation de toute l’opposition turque, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, des laïcs kémalistes aux islamistes. Evidemment, de nouvelles législatives ne devraient pas avoir lieu avant 2015, et c’est la chance de M. Erdogan, dont l’AKP a obtenu près de 50% des suffrages en juin dernier. Mais qui dit que le calendrier électoral turc ne sera pas « bousculé » par les conséquences, politiques et économiques, de son hystérie anti-syrienne ? Et combien d’électeurs de l’AKP se reconnaissent dans celle-ci ?
Info Syrie
Au moins la moitié de la Turquie contre la ligne Erdogan
Au cours d’une conférence de presse tenue vendredi 16 décembre, le président du Parti de la Félicité, Mustafa Kamalak, a affirmé à son tour qu’Erdogan était manipulé, dans le dossier syrien, par les Américains qui cherchaient à réaliser leurs desseins dans la région au détriment de l’intérêt national turc. Il a expressément dénoncé la mise en œuvre du plan américain contre la Syrie par le gouvernement d’Ankara. Et au passage, il s’en est pris à la désinformation véhiculée par nombre de médias occidentaux et arabes, l’accusant d’être responsable du sang répandu en Syrie.
Plus concrètement encore, Mustafa Kamalak s’est dit opposé au déploiement de radars de l’OTAN sur le territoire turc.
Le chef du Saadet a conclu que la seule issue possible et acceptable à la crise résidait dans le dialogue national entre Syriens.
Dans le même temps, le vice-président du Parti républicain du Peuple (CHP), le député Farouk Logoglu,en visite à Washington, a réaffirmé que la Turquie devait suivre une politique indépendante à l’égard de la Syrie, « un pays voisin ». Il a notamment critiqué l’éventualité d’une « zone sécuritaire » que les Occidentaux imposeraient en Syrie ce qui, selon lui, ne peut que déboucher sur une guerre.
Autre réaction allant dans le même sens, celle du secrétaire général du Parti des Travailleurs turcs (extrême-gauche), Osman Yelmaz qui a dénoncé, à la télévision syrienne, l’appui du gouvernement Erdogan aux groupes armés sévissant en Syrie.
Ainsi sa politique syrienne a valu à Recep Tayyip Erdogan la condamnation de toute l’opposition turque, de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, des laïcs kémalistes aux islamistes. Evidemment, de nouvelles législatives ne devraient pas avoir lieu avant 2015, et c’est la chance de M. Erdogan, dont l’AKP a obtenu près de 50% des suffrages en juin dernier. Mais qui dit que le calendrier électoral turc ne sera pas « bousculé » par les conséquences, politiques et économiques, de son hystérie anti-syrienne ? Et combien d’électeurs de l’AKP se reconnaissent dans celle-ci ?
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