«2011 aura été l’année la plus catastrophique dans l’histoire de l’UE. L’année prochaine, sera-t-elle meilleure? Les actes des leaders politiques des pays européens auront une importance décisive pour répondre à ces questions. L’UE doit modifier radicalement sa politique, appliquer une nouvelle stratégie de croissance», écrit l’hebdomadaire allemand Die Zeit en examinant les tendances économiques et politiques du développement des pays de la «grande Europe» en 2011, notamment les nouveaux phénomènes reflétant les migrations sur le continent.
Des tendances inquiétantes
Pour reprendre l’expression du journal The Guardian, «si auparavant l’Europe abritait les pauvres, les opprimés et les offensés de tous les pays, aujourd’hui des dizaines de milliers de Grecs, de Portugais, d’Irlandais, d’Italiens et d’habitants d’autres pays arrivent en Europe en quête d’emploi et d’une vie meilleure». Selon le site Euronews, plusieurs européens répètent aujourd’hui le sort de leurs ancêtres qui ont abandonné en masse aux 18-19e siècles. Selon le sondage du service «Eurobarometer», 17% des résidents de l'UE n’excluent pas la possibilité de travailler à l’étranger et 48% sont prêts à partir dans un autre pays ou région en cas de perte d’emploi.
La crise économique et le chômage poussent les citoyens de la communauté européenne à émigrer dans d'autres pays de l'Europe pour trouver un emploi. Euronewsestime que le taux de chômage en Espagne bat les records: 21,5% de la population active! En Grèce cet indice constitue près de 18%, au Portugal – 13%, en Allemagne – près de 7%. La situation dans d’autres pays européens est également compliquée. Ainsi, en Grande-Bretagne les jeunes constituent 40% des sans emploi. Un taux record de chômage depuis ces douze dernières années est enregistré en France.
A la recherche d'une issue?
Le taux de chômage au sein de l’UE dépasse 9% de la population active. Selon le journal suisse Basler Zeitung qui se réfère à l’Eurostat, le nombre de chômeurs a atteint 16 millions en Europe, et les jeunes de moins de 24 ans représentent plus d’un tiers. L’hebdomadaire allemand Die Zeit a qualifié 2012 d’«année de décisions pour l’Europe», sinon elle sera atteinte de la récession globale.
«Les politiciens devraient assurer l’adoption du modèle qu’ils estiment correct», précise le politologue Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue La Russie dans la politique globale. «L’intégration européenne n’a jamais été un projet démocratique. C’était un projet «d’en haut» que les politiciens imposent à leurs peuples. Les Européens ne comprennent plus ce que c’est et à quoi cela sert. Une compréhension, est-elle possible? Le plus probablement, oui. Cela doit être une autre Union européenne, une autre élite politique, qui ne serait pas liée à tout ce qui s’est produit ces dernières années et qui aurait des priorités politiques différentes».
En quoi consisterait cette nouvelle politique? L’hebdomadaire Die Zeitcite le récent tube du groupe «Kaiser Chiefs»: «Je présage l’émeute». Si la situation demeure intacte, écrit le journal, on peut s’attendre en 2012 à des mouvements sociaux plus importants qu’une simple émeute. Seule la conjonction «si» porte à l’optimisme.
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