L’agence de notation financière Fitch a révisé hier la perspective russe s’inquiétant de la montée de l’incertitude politique, alors que le pouvoir est confronté à une vague de contestation sans précédent à l’approche de l’élection présidentielle de mars. Fitch a confirmé la note souveraine de la Russie à BBB mais abaissé sa perspective à « stable », contre « positive » auparavant.
« L’incertitude politique a augmenté et les perspectives économiques mondiales se sont assombries depuis que Fitch a confirmé en septembre 2011 la note de la Russie », a expliqué Charles Seville, directeur à Fitch, cité dans un communiqué.
Fitch craint que le gouvernement russe, « sous pression », soit réticent à mettre en œuvre des mesures impopulaires et à engager des mesures d’économies, pourtant nécessaires selon l’agence. Le pays, dont l’économie repose en grande partie sur les ventes d’hydrocarbures, jouit pour l’heure des prix du pétrole élevés. Il dispose de réserves importantes, qui lui ont permis d’enregistrer une croissance de 4,2 % en 2011. Mais la Russie reste toujours vulnérable à une brusque chute des cours des matières premières. Et les promesses des autorités de diversifier l’économie russe pour éviter une récession à l’image de 2009, quand l’économie s’était contractée de près de 8 %, n’ont pas eu jusqu’ici les résultats escomptés.
« En cas de nouvelle récession de l’économie mondiale, la Russie aurait moins de marge de manœuvre pour mettre en œuvre un paquet fiscal comme en 2008 », avertit Fitch. L’agence financière observe par ailleurs que « l’incertitude politique accroît les risques de fuite des capitaux du pays ». Sur l’ensemble de 2011, la sortie nette de capitaux privés de Russie s’est déjà établie à 84,2 milliards de dollars, soit plus du double de ce qui avait été enregistré en 2010.
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