Le terme d’«Eurogeddon» est apparu à la fin de 2011, lorsque les problèmes dans la zone euro ont commencé à faire boule de neige. A un certain moment les marchés ont même cessé de réagir à des informations négatives, et les pronostics d’une récession d’ampleur ont commencé à être perçus comme une catastrophe imminente. Un qualificatif aussi retentissant a été immédiatement repris dans les milieux financiers, a raconté l’économiste Denis Barabanov à notre correspondant :
Bien des agences et des experts font actuellement de tels pronostics – Pimco, Nuriel Rubini. Ils prennent l’un des scénarios possibles, en règle générale, le pire. L’objectif d’une telle « intimidation » est d’alerter les investisseurs et de se faire la publicité.
L’économiste Dmitri Tratas partage cet avis :
L’appellation sonne, certes, bien. Tandis que la compagnie australienne qui n’était connue que dans les milieux professionnels, est devenue instantanément célèbre.
Pour le moment «le système se trouve en équilibre conventionnel et fonctionne». Or le chaos peut survenir subitement, et il est difficile de prévoir le facteur qui va le déclencher. Nous rappelons que lundi la directrice générale du FMI Christine Lagarde a déclaré franchement que les pays de la zone euro n’avaient d’autre solution que de réduire «sans compromis» les dépenses. Une telle approche a pourtant démontré son effet limité, estime Denis Barabanov :
D’abord, beaucoup de ces dettes s’entrecroisent en Europe. Ensuite, l’endettement n’est pas le problème le plus important à présent. L’essentiel c’est que les rythmes de croissance économique sont très faibles, voire négatifs.
Suivant la version de DAE, l’Eurogeddon aura un impact déterminant sur la Chine. La récession dans la zone euro la privera automatiquement de marchés d’écoulement. Ce qui provoquera à son tour une crise d’endettement à l’intérieur du pays, estime la financière Elena Tourjanskaïa :
En économie chinoise les problèmes ne manquent pas. Et si la RPC n’entreprend quelques démarches en vue d’augmenter la demande intérieure, ceci aura des conséquences déplorables. Je pense que toutes les économies principales souffriront, évoluées, comme émergentes.
Les récentes évolutions touchant l’endettement européen amènent de l’eau au moulin des pessimistes. A part le surendettement, l’Eurogeddon peut être encore précipité par des décisions politiques des leaders de l’UE.
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