L’UE pourra facilement compenser le déficit dû au renoncement au pétrole iranien, il n’y a que l’embarras du choix des fournisseurs éventuels, l’Arabie Saoudite parmi les premiers. Mais les consommateurs européens en souffriront, avant tout, les conducteurs. Il existe d’autres points négatifs. Le chercheur de l’institut de l’Europe Nikolai Kavechnikov en parle :
La question est compliquée, surtout pour certains pays, dont la Grèce et l’Italie. C’est qu’elles achètent une quantité importante de pétrole, jusqu’à 25%, en Iran. C’est pour cela que que la question sur l’embargo pétrolier était discuté pendant aussi longtemps. Des conséquences à court terme – c’est une certaine hausse des prix, naturellement. Mais le prix à la bourse n’est jamais sûr. Pour ma part, je ne m’attends pas à une hausse brutale des prix. Oui, ils seront plus volatiles, les prix vont monter et descendre, c’est peu agréable mais non dramatique. La situation restera gelée, d’autant plus que pour l’Iran, l’influence de l’embargo n’est pas très critique non plus. L’Iran a d’autres acheteurs.
Est-ce quecela signifie que les sanctions européennes n’auront aucune suite ? Le chef de la section stratégique de la compagnie «Broker crédit service» Maxime Chéine prend la parole :
Il y a un point important – la durée de l’embargo. Si c’est pour un mois ou deux, alors cela n’aura pas de grand impact sur les prix du pétrole. Si c’est pour longtemps, alors, ils monteront de 10 ou 20 dollars. Malgré l’embargo, le commerce pétrolier ne s’arrête pas. Pendant la durée du programme «Le pétrole contre la nourriture», lorsqu’il était interdit d’exporter quoi que ce soit, le pétrole était tout de même produit et vendu par le biais des autres compagnies. Les compagnies européennes et américaines peuvent ne pas acheter le pétrole directement en Iran. Elles peuvent très bien le faire avec l’aide des intermédiaires qui ne respectent pas l’embargo.
L’objectif de l’Occident est de couper les flux financiers pour Téhéran et de mettre fin de cette façon au financement du programme nucléaire iranien. L’Italie, l’Espagne et la Grèce peuvent en subir les dommages. Cette dernière - plus que les autres car les Iraniens lui livraient le pétrole à crédit. D’autres fournisseurs exigeront un règlement immédiat. Qui paiera donc pour ces nouvelles livraisons – l’Union Européenne ?
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