Juste à quelques heures de l’ouverture de la session la délégation russe est parvenue à persuader le Bureau de l’ARCE de ne pas tenir de débats urgents sur la situation en Russie. A en juger d’après l’humeur de certains députés, une telle discussion risquait de tourner en critique du système politique en Russie. Ce qu’on aurait pu alors caractériser comme une ingérence dans les affaires intérieures. Surtout lorsque le président de Russie Dmitri Medvedev a soumis à la chambre basse du parlement russe un paquet de projets de loi en vue de perfectionner les procédures démocratiques en Russie. Finalement il a été décidé d’examiner la situation électorale en Russie le 26 janvier dans le cadre des débats réguliers sans l’adoption d’une résolution. C’est ce qu’a annoncé à une conférence de presse le chef de la délégation russe et du comité pour les affaires de la CEI à la Douma d’Etat Léonide Sloutski. Il a dit encore que l’APCE n’allait pas réagir à la proposition du Parlement Européen de retirer les pouvoirs à la délégation russe. Dès le vendredi le leader du groupe des libéraux au Parlement européen Guy Verhofstadt avait appelé à cela à cause des irrégularités aux législatives du 4 décembre en Russie, qui mettaient en doute à son avis la légitimité de la représentation de Moscou à Strasbourg.
La décision du Bureau de l’APCE est un compromis, estime Dmitri Viatkine, membre de la délégation russe. D’autant qu’en Russie aucun des partis passés au parlement n’a mis en doute les résultats du scrutin.
Il ne faut pas nous conseiller comment changer ou pas changer le système politique. Comment ordonner le processus politique. Nous allons nous débrouiller nous-mêmes. Pour ce qui est de la procédure, nous sommes prêts à entendre les observations. On le comprend, sans doute, très bien également au Conseil de l’Europe. Pour cette raison, il est clair qu’adopter des résolutions à l’issue des débats urgents aurait été le chemin conduisant nulle part.
Le député néerlandais Tiny Kox, qui conduisait le groupe d’observateurs de l’APCE aux élections de décembre en Russie, a présenté lundi un rapport sur les activités de sa mission. A part ses affirmations sur un abus de la ressource administrative par le parti au pouvoir, M. Kox a reconnu que les élections avaient été bien organisées. Et que la future réforme du système politique en Russie inspirait de l’optimisme. Par là même il a indirectement reconnu que toutes résolutions de l’APCE au moment, où on se prépare en Russie à l’élection présidentielle, seraient nocives, voire dangereuses.
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