Cette guerre est certainement la dernière imposée par les occidentaux
Nous avons déjà ici dénoncé la prétention d’une auto-proclamée «communauté internationale» à imposer ses volontés au monde. Cette communauté internationale, qui s’appuie diplomatiquement sur l’ONU et militairement sur l’OTAN, est, en fait, de plus en plus réduite aux Etats Unies et leurs alliés, Grande Bretagne et France en tête.
Une alliance qui se veut celle du « Bien » et de la Démocratie et qui a réussi à faire valider, malgré de fortes réticences, l’intervention militaire en Libye. Mais cette guerre, qui ne veut pas dire son nom, contre le colonel de Tripoli, risque d’être une dernière et de marquer un tournant.
Le vendredi 21 avril, trois chefs d’Etats et de gouvernement publiaient une « tribune » dans de grands journaux internationaux. Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron ont co-signé le document dans lequel ils jugent "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi". Sa chute est désormais l'objectif avoué des alliés de l'Otan, au-delà de la protection des populations civiles.
Obama, Sarkozy et Cameron : 3 présidents en quête d'issue...de secours
Cela sonne comme une justification face à des réticences, des critiques et des divisions de plus en plus vives. On peut estimer d’ailleurs que les « occidentaux » ont discrédité une fois de trop l’ONU en se servant de l’organisation internationale puis en s’écartant délibérément de la résolution votée. Dans cette même déclaration, l'OTAN a "endossé fermement" l'appel au colonel Kadhafi à se retirer, lancé par le Groupe de contact chargé du pilotage politique de l'intervention internationale, réuni le mercredi 13 avril à Doha.
Aisha Kadhafi, fille du dirigeant libyen, a affirmé le 14, devant des centaines de jeunes partisans du régime, que demander le départ de son père du pouvoir était une "insulte pour tous les Libyens. Vous voulez tuer mon père sous prétexte de protéger les civils. Où sont ces civils? S'agit-il de ceux qui portent des mitraillettes, des RPG et des grenades?", a-t-elle lancé en allusion aux insurgés.
Kadhafi dans sa chute ne sera décidément pas seul
Le plus important est cependant ailleurs. Une autre diplomatie émerge qui conteste celle de Washington, Londres et Paris. A Sanya, en Chine, un sommet alternatif, a permis aux BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - de prendre une autre ampleur. Sans que ni l'OTAN, ni les forces occidentales ne soient jamais pointés du doigt, les Brics ont demandé, explicitement dans leur communiqué final, "qu'une solution négociée soit trouvée pour résoudre la crise en Libye", précisant que "le recours à la force devait être évité".
Les Brics ont, de ce fait, trouvé une unité stratégique qu'ils n'avaient pas en février, au moment du vote de la « résolution 1973 », qui a ouvert la porte à l'intervention militaire menée par la France, puis l'OTAN. L'Afrique du Sud avait alors voté en faveur du texte instaurant "une zone d'exclusion aérienne en Libye" et autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la protection des populations civiles contre les troupes de Kadhafi. Les quatre autres pays avaient préféré s'abstenir.
"Nous voulons un dialogue ouvert avec les autres pays", a précisé dans son discours, la présidente Dilma Rousseff. "La question libyenne devrait être réglée par la diplomatie et le dialogue, mais pas par la force", a renchéri le président russe, Dmitri Medvedev, qui s'est entretenu longuement avec le président sud-africain. La diplomatie de l’humanitarisme de la canonnière a certainement atteint une limite au-delà de laquelle son ticket ne sera plus valable.
Nous l’avions anticipé. La guerre de Libye apparaît comme un chant du cygne pour une «communauté internationale qui ne représente plus le monde tel qu’il est, mais qui est réduite à l’empire américano-atlantiste. L’histoire retiendra sans doute que c’est une aventure militaire, voulue par Sarkozy, qui a conduit à la fin de la domination anglo-saxonne de la diplomatie mondiale. Le monde émergent ne suivra plus. Kadhafi dans sa chute ne sera décidément pas seul.
Une alliance qui se veut celle du « Bien » et de la Démocratie et qui a réussi à faire valider, malgré de fortes réticences, l’intervention militaire en Libye. Mais cette guerre, qui ne veut pas dire son nom, contre le colonel de Tripoli, risque d’être une dernière et de marquer un tournant.
Le vendredi 21 avril, trois chefs d’Etats et de gouvernement publiaient une « tribune » dans de grands journaux internationaux. Nicolas Sarkozy, Barack Obama et David Cameron ont co-signé le document dans lequel ils jugent "impossible d'imaginer que la Libye ait un avenir avec Kadhafi". Sa chute est désormais l'objectif avoué des alliés de l'Otan, au-delà de la protection des populations civiles.
Obama, Sarkozy et Cameron : 3 présidents en quête d'issue...de secours
Cela sonne comme une justification face à des réticences, des critiques et des divisions de plus en plus vives. On peut estimer d’ailleurs que les « occidentaux » ont discrédité une fois de trop l’ONU en se servant de l’organisation internationale puis en s’écartant délibérément de la résolution votée. Dans cette même déclaration, l'OTAN a "endossé fermement" l'appel au colonel Kadhafi à se retirer, lancé par le Groupe de contact chargé du pilotage politique de l'intervention internationale, réuni le mercredi 13 avril à Doha.
Aisha Kadhafi, fille du dirigeant libyen, a affirmé le 14, devant des centaines de jeunes partisans du régime, que demander le départ de son père du pouvoir était une "insulte pour tous les Libyens. Vous voulez tuer mon père sous prétexte de protéger les civils. Où sont ces civils? S'agit-il de ceux qui portent des mitraillettes, des RPG et des grenades?", a-t-elle lancé en allusion aux insurgés.
Kadhafi dans sa chute ne sera décidément pas seul
Le plus important est cependant ailleurs. Une autre diplomatie émerge qui conteste celle de Washington, Londres et Paris. A Sanya, en Chine, un sommet alternatif, a permis aux BRICS - Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud - de prendre une autre ampleur. Sans que ni l'OTAN, ni les forces occidentales ne soient jamais pointés du doigt, les Brics ont demandé, explicitement dans leur communiqué final, "qu'une solution négociée soit trouvée pour résoudre la crise en Libye", précisant que "le recours à la force devait être évité".
Les Brics ont, de ce fait, trouvé une unité stratégique qu'ils n'avaient pas en février, au moment du vote de la « résolution 1973 », qui a ouvert la porte à l'intervention militaire menée par la France, puis l'OTAN. L'Afrique du Sud avait alors voté en faveur du texte instaurant "une zone d'exclusion aérienne en Libye" et autorisant "toutes les mesures nécessaires" pour assurer la protection des populations civiles contre les troupes de Kadhafi. Les quatre autres pays avaient préféré s'abstenir.
"Nous voulons un dialogue ouvert avec les autres pays", a précisé dans son discours, la présidente Dilma Rousseff. "La question libyenne devrait être réglée par la diplomatie et le dialogue, mais pas par la force", a renchéri le président russe, Dmitri Medvedev, qui s'est entretenu longuement avec le président sud-africain. La diplomatie de l’humanitarisme de la canonnière a certainement atteint une limite au-delà de laquelle son ticket ne sera plus valable.
Nous l’avions anticipé. La guerre de Libye apparaît comme un chant du cygne pour une «communauté internationale qui ne représente plus le monde tel qu’il est, mais qui est réduite à l’empire américano-atlantiste. L’histoire retiendra sans doute que c’est une aventure militaire, voulue par Sarkozy, qui a conduit à la fin de la domination anglo-saxonne de la diplomatie mondiale. Le monde émergent ne suivra plus. Kadhafi dans sa chute ne sera décidément pas seul.
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