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Les illusions d'Erdogan face à l'intransigeance de Netanyahu

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Les illusions d'Erdogan face à l'intransigeance de Netanyahu
Sur fond de campagne électorale et de confrontation avec les kémalistes, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdoğan, a conclu un accord avec les États-Unis sur le dos de la Syrie.

La tendance générale

Les illusions d’Erdogan face à l’intransigeance de Netanyahu
Les contours de la nouvelle stratégie impériale au Moyen-Orient commencent à apparaitre. L’objectif des États-Unis est de semer le chaos dans les pays de la région afin de déployer un écran de fumée susceptible de protéger l’État hébreu et de l’aider à gagner du temps afin qu’il consolide son hégémonie en prévision du retrait des GI’s d’Irak.
La stratégie US se fonde essentiellement sur les idées du Premier ministre, turc Recep Tayyeb Erdogan, et son ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, visiblement agréées par Washington, et qui consiste à transporter la relation ancienne entre l’Occident et la Confrérie des Frères musulmans des coulisses des services de renseignement au devant de la scène politique.
Hormis leur branche palestinienne —le Hamas—, les Frères musulmans n’ont jamais dérangé les États-Unis ou Israël, ni même représenté un danger réel pour les régimes pro-occidentaux en place dans les pays arabes. Bien au contraire, ils ont grandement contribué à anesthésier la jeunesse de ces pays pour l’éloigner de la cause palestinienne et la diriger vers des agendas socioreligieux et des questions sans véritable intérêt. En revanche, en Syrie, l’Occident encourage les Frères musulmans depuis quatre décennies à mener une guerre sans merci contre le régime pour le punir de son hostilité à l’égard d’Israël et des projets hégémoniques des États-Unis. La branche syrienne est la seule à avoir pris les armes et organisé une insurrection sanglante dans les années 80 du siècle dernier, juste après la signature des accords de Camps David, entre l’Égypte et l’État hébreu. Les « Frères » syriens on clairement exprimé des positions servant les plans US dans la région, dès l’invasion de l’Irak, en 2003… et continuent à présenter des lettres de crédits à ce jour.
La vision d’Erdogan considère que la propulsion des Frères sur le devant de la scène est une sorte de renouvellement des élites politiques, de manière à ne pas gêner Israël et les États-Unis, un peu à l’instar du modèle turc. Les armées dans les pays arabes garantiront les engagements pris vis-à-vis de Washington et de Tel-Aviv, que les Frères ont d’ailleurs accepté de respecter. L’Égypte est le terrain où est testée cette nouvelle formule, et cela à l’air de se passer comme le souhaitent Washington et Tel-Aviv. En effet, les positions des Frères égyptiens se sont démarquées, ces dernières semaines, de la jeunesse révolutionnaire. Aussi bien concernant les amendements constitutionnels que la dernière manifestation prévue place Tahrir, la confrérie s’est alignée sur les choix du Conseil suprême des forces armées.
Dans le même temps, le Premier ministre turc s’est efforcé de jeter les bases d’une initiative de paix « acceptable » pour les Arabes, et susceptible d’être agréée par Washington. Malheureusement pour lui, Benyamin Netanyahu et Barack Obama ont réduit à néant les illusions de la Turquie et des Arabes dits « modérés », en refusant d’accorder aux Palestiniens ne serait-ce qu’une infime partie de leurs droits spoliés. La poursuite de la colonisation et de la judaïsation de Jérusalem jouissent désormais du feu vert US. Et les miettes consenties par l’État hébreu permettront tout au plus d’édifier un pseudo-Etat palestinien non-viable, démilitarisé, sans souveraineté. Une sorte de Bantoustan.
Les conditions exigées par Washington et Tel-Aviv ne manqueront pas de provoquer des dissensions dans les rangs des Frères musulmans, surtout dans les pays limitrophes de la Palestine. Des divergences ont d’ailleurs commencé à apparaitre dans les rangs du Hamas. Et avec le temps, la direction suprême de la confrérie ne trouvera plus d’arguments empêchant les jeunes du mouvement de participer, aux cotés de la jeunesse arabe, à la lutte pour la récupération des droits palestiniens.


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