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Lille : M. Aubry envoie les huissiers à la « mosquée »

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Lille : M. Aubry envoie les huissiers à la « mosquée »

À la mi-avril, une cinquantaine de musulmans avaient manifesté leur refus de voir la salle de prière être détruite. Le bras de fer continue à la salle de prière de la rue de Lannoy (Lille). Mardi, deux huissiers sont venus constater que des fidèles ne voulaient pas quitter les lieux alors que la salle devrait déjà être démolie.

Les CRS vont-ils devoir venir déloger les musulmans de force de la salle de prière de Fives ? C'est ce qui semble se tramer rue de Lannoy. Et l'image, dans la ville de Martine Aubry, risque de faire grand bruit dans la communauté musulmane et au-delà. Mais n'est-ce pas ce que cherchent certains dans cette affaire... ?

La destruction de cette salle qualifiée de « mosquée de Fives » par de nombreux fidèles est une fois de plus repoussée. Prévu l'été dernier (lire ci-dessous), puis en octobre, puis en mai, le chantier de démolition devait démarrer cette semaine. « On avait anticipé en affichant, il y a une quinzaine de jours, que, conformément au calendrier, la salle serait interdite d'accès pour permettre les travaux », explique José Arnoux, directeur de la communication de LMH, propriétaire des murs.

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Mais mardi matin, LMH et le gestionnaire Aréli ont dû faire passer un huissier pour constater qu'une petite partie des fidèles ne voulait pas quitter les lieux. Certains se seraient même relayer la nuit pour maintenir une présence sur place. « Sur le plan juridique, on se dirige vers un bras de fer un peu classique comme quand il y a des occupations illégales de terrain par les gens du voyage, précise José Arnoux. On va saisir la justice. Puis, si elle confirme cette occupation illégale sans droit ni titre, on saisira le préfet pour qu'il mobilise les forces publiques. » Cela peut prendre plusieurs jours ou semaines. LMH pense aussi à son porte-monnaie : les retards successifs commencent à peser.

De son côté, une partie des fidèles ne décolère pas. Ils refusent d'aller prier dans la construction modulaire mise à disposition provisoirement depuis le 24 mai. « C'est un local tout neuf livré avec un point d'eau, de l'électricité, positionné dans la même orientation géographique et que l'on met à disposition de nos résidants, explique Bertrand Declémy, directeur général de l'Aréli. Pour l'instant, personne ne l'a sollicité. » Par ailleurs, il ajoute que la majorité des résidants ne se reconnaissent pas dans cette polémique et aspirent à un peu de tranquillité.

Reste que mardi, des fidèles ont fait appel à un huissier pour introduire, eux aussi, un référé. « Mais à court ou long terme, on sait tous qu'il n'y a pas de solution », ajoute-t-on à LMH. Depuis le début de cette affaire, les musulmans sont priés d'aller prier dans les mosquées officielles à Mons-en-Baroeul ou Saint-Maurice.
Un feuilleton dans une page de l'histoire des fidèles musulmans de Fives

 Cela fait plus de six mois que la température monte puis redescend à la salle de prière des musulmans du foyer de travailleurs Aréli de Fives. Retour sur un bras de fer engagé entre fidèles, LMH, Aréli et mairie de Lille. 1969. Le foyer Aréli de la rue de Lannoy a été construit en 1969 pour accueillir des travailleurs étrangers en transit. À cette époque, l'Aréli met à disposition des membres du foyer musulmans pratiquants une salle pour prier. Au fil des années, la salle s'ouvre sur le quartier et de nombreux musulmans de l'extérieur viennent profiter de l'espace situé dans une petite impasse. Juillet 2010. Après de longues années de tractations entre Aréli et le bailleur LMH, les travaux de reconstruction du foyer Aréli démarrent pour passer de 240 à 200 places. Dans le projet, il est prévu de raser la salle de prière et de reconstruire une salle polyvalente mise à disposition des membres du foyer uniquement. Été 2010. Mohamed Bousnane, président de l'association Tutti Frutti, devient le porte-parole des fidèles, « plus de 300 » , selon lui. Il apprend que la salle de prière, que les musulmans appellent « mosquée de Fives », doit être détruite à la mi-août, « en plein ramadan ». La démolition est décalée au 13 octobre mais les fidèles ne l'acceptent pas. 4 octobre 2010. Réunion en mairie de Fives : 200 fidèles écoutent Jean-Louis Frémaux, président de conseil de quartier, expliquer : « Je suis dans cette mairie depuis vingt-sept ans et je n'ai jamais entendu parler de l'aménagement d'une mosquée. » La pression retombe. Provisoirement. 15 avril 2011. Une cinquantaine de personnes représentant les associations Tutti Frutti et Les musulmans de Fives manifestent dans le calme devant la mairie de Lille pour protester contre la destruction de la salle de prière. L'élu Walid Hanna reçoit une délégation et « réaffirme le principe de laïcité » en ajoutant que « la Ville n'a pas à se mêler d'un conflit privé et d'un problème religieux ». 7 juin 2011. LMH et Aréli d'un côté, fidèles musulmans de l'autre, ont fait appel à des huissiers pour faire constater l'occupation de la salle.


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