Les experts financiers sont prêts dès aujourd'hui à sacrer la Française Christine Lagarde directeur général du FMI. La candidature du Mexicain Agustín Carstens n'est pas prise au sérieux. Quelles sont les différences entre les deux candidats ? Quel est l'avenir du FMI ?
Le député de la Douma d'Etat et membre du Conseil bancaire national Pavel Medvedev et l'ancien ministre de l'Economie Andreï Netchaïev, le président actuel de la banque Corporation financière russe
Les candidats promettent de réformer le FMI qui s'est un peu ankylosé. Les deux promettent de renforcer le rôle des pays émergents. Ce sont les Etats-Unis et l'UE qui disposent du « bloc de contrôle » au sein du FMI. Les représentants des pays africains sont nombreux à soutenir la candidature de Christine Lagarde. Tout cela donne un avantage indéniable à celle-ci. Mais la question se pose : comment Mme Lagarde entend-elle réaliser les promesses faites lors de sa campagne et notamment en ce qui concerne les pays en voie de développement ? Le statut du FMI est formel : le poids d'un Etat membre au sein du Fonds est fonction de sa participation financière.
« Il paraît que c'est ce que la ministre veut changer. Dans certains cas et malgré une petite quote-part d'un Etat que la décision du FMI met dans une situation difficile, cet Etat pourra quand-même faire en sorte pour éviter la prise de cette décision. C'est à elle (Lagarde) de voir comment le formuler. Mais je ne crois pas que c'est quelque chose d'impossible. Si elle veut faire bouger les choses, il faudra modifier le statut. Celui-ci détermine de manière plus ou moins rigide toutes les actions du FMI. J'espère qu'avec l'arrivée du nouveau directeur général, le Statut et le fonctionnement du FMI s’amélioreront », explique le député russe Pavel Medvedev.
Un rapide coup d’œil sur les programmes des candidats suffit pour voir qu'il n'y a aucune différence de principe entre les deux. Est-ce qu'il est si important que cela de savoir qui sera le directeur général du FMI ? D'autant plus que c'est Washington qui joue et continuera à jouer le premier rôle dans la prise de décision.
« L'une et l'autre sont doués en finances. Les deux bénéficient du soutien de leurs gouvernements. La différence est dans les détails. Bien sûr, si c'est le gouverneur de la Banque du Mexique qui est nommé, cela constituerait un précédent. Même dans une organisation aussi conservatrice que le FMI, il y a des changements », explique l'ancien ministre russe de l'Economie Andreï Netchaïev.
Le nouveau directeur général du FMI devra être nommé le 30 juin au plus tard. Il n'y aura pas de surprises : les joueurs ont déjà misé.